Pénurie de main d'œuvre en santé: le BAC obligatoire ne sera pas la panacée
TVA Nouvelles
Les membres de la Coalition pour le maintien du diplôme d’études collégiales (DEC) qualifiant en soins infirmiers se sont fortement opposés, mercredi, à la position de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) qui cherche à rendre le baccalauréat obligatoire pour exercer la profession infirmière.
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Exaspérés par les tentatives répétées de l’Ordre, les membres de la Coalition ont réclamé à la ministre de l'Enseignement supérieur, Danielle McCann, et au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, de mettre un terme à cette remise en question qui perdure depuis 20 ans et de se concentrer sur l’amélioration des conditions de travail.
Les membres de la Coalition pour le DEC, comprenant diverses fédérations, associations et regroupements d’enseignants et d’étudiants en soins infirmiers, demandent également au gouvernement de réviser le programme de Soins infirmiers, demandés depuis des années, offert dans 46 des 48 cégeps au Québec.
Il est irresponsable de la part de l'OIIQ de laisser entendre auprès de la population que les infirmières et infirmiers diplômés du DEC n'ont pas les compétences nécessaires pour exercer la profession, se sont insurgés les membres de la Coalition. «D’autant plus que les milieux de travail se disent satisfaits de la formation de ces infirmières et infirmiers», ont-ils fait entendre, mercredi, lors d’une sortie médiatique.
«C'est trop facile de rejeter la faute du manque de main-d'œuvre sur la formation quand on sait pertinemment que nos diplômées réussissent particulièrement bien l'examen professionnel et que ce sont l'organisation et les conditions de travail qui sont décriées par les infirmières en exercice, et ce, depuis des décennies», a souligné Marlène McNicoll, présidente de l'Association des enseignantes et enseignants en soins infirmiers des collèges du Québec (AEESICQ).
«[Les infirmières du réseau de la santé] ont besoin de temps pour donner des soins de qualité et de temps pour leur vie personnelle: c'est la base d'une vie équilibrée», a d’ailleurs souligné Nancy Bédard, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ.