Pénurie de logements à Sept-Îles : une famille avec trois jeunes enfants à la rue
Radio-Canada
Une famille de Sept-Îles s'est retrouvée sans logement, lundi, après la décision du Tribunal administratif du logement (TAL) de résilier leur bail. Malgré l'aide d'un organisme de la région, les parents et leurs trois jeunes enfants n'ont pas réussi à trouver de nouveau toit.
Parfait Nganso est dans une impasse depuis la résiliation de son bail le 3 mai dernier. Il a dû quitter son logement le 15.
On reçoit une décision le vendredi 12 et on doit sortir le lundi suivant, raconte-t-il. Est-ce que nous avons le temps pour trouver un appartement? Comment je fais avec ma famille, j'ai un bébé de deux mois, où est-ce que je le mets lui?
Tout a débuté en décembre 2022, lorsque Parfait Nganso a remarqué l’apparition de coquerelles chez lui. Pendant les travaux de l’exterminateur, sa propriétaire a bloqué l’accès à la porte d’entrée et changé la serrure, l’accusant d’avoir introduit les insectes dans l’immeuble.
Dans les mois qui ont suivi, les deux parties sont passées deux fois devant le TAL. Une première fois, afin que le locataire puisse réintégrer son logement d’urgence, en décembre, puis en mars, afin d'évaluer la demande de résiliation du bail faite par la propriétaire, en raison du problème de coquerelles.
La juge France Tremblay a déterminé que M. Nganso n'avait pas suffisamment collaboré avec la propriétaire de l'immeuble pour éradiquer l’infestation de coquerelles et que le locataire a contribué à la propagation de ces dernières. Elle a donc accepté la demande de résiliation.
Cette décision et son application à peine quelques jours plus tard ont grandement surpris M. Nganso, qui se retrouve à court de ressources. Le père de famille estime avoir déboursé près de 20 000 $ pour l'extermination et le processus judiciaire.
« Le juge aurait pu dire que, à la fin de votre bail, vous partez de l'appartement. Là, on aurait compris. On aurait eu du temps pour trouver un appartement, on aurait du temps pour avoir une solution. »
La propriétaire de l'immeuble n'a pas voulu accorder d'entrevue à Radio-Canada.