Pénurie d’avocats en Abitibi-Témiscamingue Pénurie d’avocats en Abitibi-Témiscamingue
Radio-Canada
La situation préoccupe Me Michel Étienne Parayre, avocat chez Daoust Parayre avocat et médiateur à Rouyn-Noranda. Il considère que plus du quart des accusés se représentent seul actuellement en droit criminel ou en droit familial.
Chez nous et je pense que c'est pareil dans plusieurs bureaux, on refuse 4-5 clients tous les jours depuis une bonne année certain. On a juste pas la capacité d'en prendre plus, surtout en droit criminel c'est un problème majeur à Rouyn-Noranda. En ce moment il y a seulement 2 avocats dans la pratique privée qui font du droit criminel et à partir de la fin de l'été il y en a un qui prend ça retraite, affirme Me Michel Étienne Parayre
Il y en aurait 4 ou 5 seulement dans toute la région de l'Abitibi-Témiscamingue qui font du droit criminel. Me Michel Étienne Parayre assure chercher un avocat en droit criminel depuis plus d'un an.
J'offre de très bonnes conditions et malheureusement je n'ai même pas de gens qui postulent, affirme-t-il.
La plupart de nouveaux avocats dans la région sont originaires de la région, très peu de gens de l'extérieur font le choix de pratiquer ici.
Des fois les gens vont devoir attendre, ils ne sont pas très contents parce que des fois c'est pressant de voir un avocat et se faire dire je vais vous voir dans 2 mois c'est pas vraiment utile. On voit de plus en plus de gens qui se représentent seuls à la Cour pas parce qu'ils n'ont pas les moyens, mais parce qu'ils ne trouvent pas d'avocats. On a vu aussi beaucoup d'avocats de la grande région de Montréal qui profitent de ça et qui viennent faire plusieurs dossiers en région.
Ironiquement, plusieurs jeunes avocats en début de carrière peinent à accéder à différents cabinets à Montréal. Me Parayre croit que la pratique en région n'est pas suffisamment encouragée.
En droit criminel, en droit familial il y a beaucoup de gens à Montréal qui ont de la misère à trouver de la clientèle et ils se battent pour ça alors qu'ici c'est le contraire, les gens se battent pour avoir un avocat. Il faut croire que la région n’attire pas les gens. À l'Université en droit ce n’est pas quelque chose qui est très valorisé la pratique en région, on parle toujours que c'est la pratique dans les gros bureaux à Montréal et le reste c'est un peu mis de côté et ça, je pense que ça n’aide pas non plus.