
Pékin et Moscou fustigent l’alliance de Washington, Canberra et Londres
Radio-Canada
La Chine et la Russie ont fustigé mardi le spectaculaire programme de coopération dans les sous-marins nucléaires lancé la veille par les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni.
La Chine a dénoncé une voie erronée et dangereuse, violant les objectifs du Traité de non-prolifération avec un risque grave de prolifération nucléaire. La Russie a accusé les Anglo-saxons d'orchestrer des années de confrontation en Asie.
Soucieux de tenir tête à la Chine dans le Pacifique, Washington, Londres et Canberra ont lancé lundi leur alliance baptisée AUKUS – annoncée voilà 18 mois au grand dam de Paris qui voyait ses propres sous-marins évincés. Ils vont s'associer pour construire en Australie une nouvelle génération de sous-marins nucléaires, après l'achat prévu par Canberra de plusieurs appareils.
Ce programme de sous-marins d'attaque veut remodeler la présence militaire occidentale dans le Pacifique, au moment où la Chine y affirme ses ambitions.
Ces trois pays s'engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale, a fustigé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
Accusant les trois pays occidentaux d'inciter à une course aux armements, avec une alliance incarnant une façon de penser typique de la guerre froide, il a ajouté que la vente des sous-marins constitue un risque grave de prolifération nucléaire et va à l'encontre des buts et objectifs du Traité de non-prolifération.
Le monde anglo-saxon bâtit des structures de bloc comme AUKUS, avançant l'infrastructure de l'OTAN en Asie, et faisant sérieusement le pari de longues années de confrontation, a déclaré de son côté le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit veiller à ce qu'aucun risque de prolifération n'émane du projet, a averti pour sa part son directeur général Rafael Grossi.
Lundi, depuis une base navale de San Diego, le président américain Joe Biden avait annoncé une coopération sans précédent, entouré des premiers ministres australien Anthony Albanese et britannique Rishi Sunak.