Pédocriminalité : les évêques français poussés à reconnaître la responsabilité de l'Église
TVA Nouvelles
Les évêques catholiques français ont entamé mardi leur réunion bisannuelle largement consacrée au rapport d'une commission indépendante sur la pédocriminalité dans l'Église, pressés par des victimes d'agressions sexuelles de reconnaître la responsabilité de l'institution.
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Pendant sept jours -jusqu'au 8 novembre-, les quelque 120 prélats réunis à Lourdes, dans le sud-ouest de la France, consacreront près de la moitié de leurs travaux à la lutte contre les violences sexuelles sur mineurs dénoncées dans ce rapport rédigé sous la direction de M. Jean-Marc Sauvé et rendu public le 5 octobre.
Ils ont été accueillis par le président de la Conférence des évêques, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, qui «a évoqué la question de la responsabilité» de l'Église, une question «au coeur de notre réflexion tout au long de la semaine», selon Luc Crepy, l'évêque de Versailles.
«Lors de la dernière assemblée des évêques en mars, il y a déjà eu une affirmation très forte de cette responsabilité de l'Église, des évêques», a poursuivi Mgr Crepy, en conférence de presse, précisant : «Je pense qu'au terme de cette semaine, nous irons plus loin.
Eric de Moulins-Beaufort a aussi «souligné ce qui anime les évêques : il y a une immense attente, de la part des personnes victimes, de beaucoup de fidèles», a-t-il ajouté.
Depuis 1950, quelque 216 000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences sexuelles, quand elles étaient mineures, de la part de clercs (prêtres ou diacres) ou de religieux et de religieuses en France. La commission évalue par ailleurs à environ 3000 le nombre des prédateurs impliqués en 70 ans.
Après s'être réunis à huis clos mardi matin pour commencer à examiner le rapport Sauvé, les évêques ont reçu dans l'après-midi cinq victimes, également à huis clos.