Ouverture de Washington alors que les négociations avec l’Iran arrivent à un tournant
Radio-Canada
Les États-Unis ont pris une mesure en apparence technique sur le programme atomique civil de l'Iran, mais qui apparaît comme un geste notable en direction de Téhéran au moment où les négociations pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien entrent dans la dernière ligne droite.
Sans annonce officielle, le gouvernement de Joe Biden a rétabli des dérogations clés qui protégeaient de la menace de sanctions américaines des pays et sociétés étrangers impliqués dans des projets nucléaires non militaires, mais qui avaient été annulées sous la présidence de Donald Trump.
Nous avons décidé de rétablir une dérogation aux sanctions pour permettre une participation externe afin de garantir la non-prolifération, en raison des inquiétudes croissantes créées par le développement continu des activités nucléaires iraniennes, a confirmé vendredi un haut responsable américain interrogé par l'Agence France-PresseAFP.
Cette décision doit aussi permettre de faciliter des discussions techniques qui sont nécessaires dans les dernières semaines des pourparlers, a-t-il ajouté, établissant un lien direct avec les négociations qui doivent reprendre dans les prochains jours avec Téhéran et les autres grandes puissances.
La dérogation elle-même serait essentielle pour assurer le respect rapide par l'Iran de ses engagements nucléaires en cas de compromis à Vienne, où se tiennent les négociations, a-t-il ajouté.
Mais même sans accord dans la capitale autrichienne, ces discussions techniques contribueront tout de même à remplir nos objectifs de non-prolifération, a-t-il assuré.
Pour autant, Washington assure qu'il ne s'agit pas d'une concession à l'Iran ni d'un signal indiquant que nous sommes sur le point de parvenir à une entente pour sauver l'accord de 2015 censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.
Nous n'avons pas accordé d'allègement des sanctions à l'Iran et nous ne le ferons pas tant que Téhéran ne respectera pas ses engagements dans le cadre du JCPOA [acronyme anglais de l'accord, NDLR], a tweeté plus tard le porte-parole du département d'État, Ned Price.
Donald Trump, qui avait retiré en 2018 les États-Unis de cet accord et rétabli l'essentiel des sanctions économiques américaines contre Téhéran dans le cadre d'une campagne de pression maximale, avait d'abord régulièrement prolongé ces dérogations en invoquant, lui aussi, la nécessité de réduire les risques de prolifération.