Ouverture de la chasse aux phoques du Groenland cette semaine aux Îles
TVA Nouvelles
La chasse aux phoques commencera ce jeudi dans le secteur des Îles-de-la-Madeleine, avec des conditions de glace favorables et un potentiel de prises important.
Selon les observations aériennes du ministère des Pêches et des Océans (MPO), le cœur du troupeau, qu’on appelle communément la mouvée, se trouve à 10 milles nautiques (18,5 km) à l’est de la Pointe de l’Est de l’archipel. Le chercheur Mike Hammill de l’Institut Maurice Lamontagne, qui procède cette année au recensement quinquennal de la population, s’étonne d’en voir en si grand nombre. «Il y a des densités qu’on n’a pas vues depuis un bon bout de temps, dit-il. Là où on voit de bons groupes, c’est vraiment impressionnant!»
Selon M. Hammill, des concentrations similaires de mammifères dans le Golfe remontent à 2014 et 2015, deux autres bonnes années de glace propices à la mise-bas des femelles. Arrivant progressivement depuis le détroit de Belle-Isle, de novembre à février pour se nourrir, les phoques grimpent sur la banquise fin février-début mars pour la période des naissances.
Les activités de chasse débutent habituellement quand la plupart des jeunes phoques ont entre 18 et 21 jours.
Le boucher et chasseur Réjean Vigneau, copropriétaire de la Boucherie spécialisée Côte à Côte, à Cap-aux-Meules, dont la viande de loup-marin (nom du phoque utilisé dans la région) est un produit de niche, vise un approvisionnement d’au moins 1500 petits d’un poids moyen variant entre 45 et 60 kilos. «C’est un poids minimal pour une qualité A-1, pour un rendement optimal en viande», explique-t-il.
Déjà, en janvier, M. Vigneau avait participé à deux expéditions de chasse aux phoques gris, une espèce abondante sur les plages des îles néo-écossaises de Pictou et Henry, entre autres, pour répondre à ses besoins. «La demande pour les filets dorsaux est forte, dit-il. Je vais en expédier 200 livres (90 kg) la semaine prochaine à Montréal, pour les restaurants qui nous ont toujours encouragés, et je commence déjà à être en rupture de stock!»
Or, reste à voir si les chasseurs madelinots seront nombreux à aller aux glaces cette année. Pour l’instant, ils doivent attendre que les havres de pêche soient déglacés et dragués pour sortir en toute sécurité.
«J’ai une coque renforcée et un moteur assez puissant, alors ce serait intéressant d’y aller s’il y a moyen de filer la glace sans risquer de bris, nous a dit Bertrand Aucoin, capitaine du «Kevin Nick» qui pêche notamment le homard. J’ai commencé la chasse quand j’avais huit ans; ça coule dans mes veines!»
Notons qu’au dernier recensement de 2017, on dénombrait 7,6 millions de phoques du Groenland dans l’est du Canada.