Ouverture d’un débat au gouvernement suédois en vue d’une adhésion à l’OTAN
Radio-Canada
Les sociaux-démocrates, qui sont actuellement au pouvoir en Suède, ont amorcé lundi un débat dans leurs rangs sur la possibilité de faire entrer prochainement leur pays au sein de l’OTAN.
Après plus de 200 ans de neutralité, l’invasion russe de l’Ukraine pourrait bientôt convaincre les Suédois ainsi que leurs voisins finlandais d'adhérer à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Même si, tout récemment encore, la première ministre suédoise Magdalena Andersson affirmait vouloir préserver la neutralité de son pays – qui n’a été impliqué dans aucune guerre depuis 1814 –, elle affirme désormais, depuis la fin de mars, ne plus exclure une adhésion à l’OTAN.
Historiquement opposé à une adhésion à toute alliance militaire, le parti social-démocrate suédois a adopté une motion en ce sens lors de son dernier congrès à la lumière des événements en Ukraine et, surtout, à cinq mois des élections où la sécurité du pays sera un thème central.
Le débat annoncé lundi, ouvert à tous les membres du parti, sera une discussion plus large que la question d'un oui ou d'un non à l'adhésion à l'OTAN , a affirmé dans un communiqué le n° 2 des sociaux-démocrates, Tobias Baudin. Ce dialogue sur la politique de sécurité devrait s'achever avant l'été, selon lui.
Dans les rangs de l’opposition de droite, la question est pour ainsi dire réglée. Le conservateur Ulf Kristersson, à la tête de l'opposition de droite, a annoncé son intention de déposer une candidature d'adhésion s'il obtient une majorité au Parlement en septembre.
L'extrême droite des Démocrates de Suède (SD), troisième parti des élections de 2018, s'est elle aussi ouverte à l'idée d'une adhésion après y avoir été opposée.
La possibilité d’une adhésion rapide à l’OTAN est également à l’ordre du jour en Finlande, qui partage une frontière avec la Russie et qui maintient elle aussi un statut de neutralité depuis des décennies. Impensable il y a encore quelques mois, l’idée d’adhérer à l’OTAN a fait beaucoup de chemin ces dernières semaines dans ces deux pays.
Le soutien à une adhésion à l’OTAN a presque doublé après l'invasion de l'Ukraine en bondissant à près de 50 % en Suède et 60 % en Finlande. Selon des responsables américains cités dans le Times de Londres, la Suède et la Finlande seraient prêtes à entrer dans l’Alliance dès l’été.