
Ottawa veut obliger des entreprises à signaler des cyberattaques
Radio-Canada
Le gouvernement de Justin Trudeau a déposé mardi un projet de loi visant à mieux protéger la population des cyberattaques en obligeant des entreprises qui tombent sous réglementation fédérale à signaler à Ottawa des incidents dont elles ont été la cible.
« Au cours des derniers mois, nous avons vu des organisations à travers le pays, allant d'importants hôpitaux à de grandes usines, frappées par des attaques au rançongiciel et d'autres offensives. Alors que nous redoublons nos propres défenses, nous devons les aider à renforcer les leurs. »
Les changements législatifs proposés prévoient une obligation de divulgation d'incidents de cybersécurité aux autorités fédérales, mais les détails restent à être fixés, par voie réglementaire, sur l'étendue de cette exigence.
De hauts fonctionnaires ont expliqué en séance d'information technique que l'objectif est une adoption de C-26 à l'automne prochain et la mise en place d'un régime réglementaire dans les six mois suivants.
Il incombe à tout exploitant désigné de déclarer sans délai tout incident de cybersécurité concernant l'un de ses cybersystèmes essentiels au Centre de la sécurité des télécommunications, peut-on lire dans le projet de loi.
Les hauts fonctionnaires ont précisé que la liste des exploitants désignés ainsi que le seuil à atteindre pour chaque obligation de signalement font partie des détails à fignoler, au terme de consultations avec l'industrie.
Le ministre Mendicino a indiqué que les dispositions viseraient les entreprises réglementées par le fédéral dans quatre grands secteurs, c'est-à-dire les finances, les télécommunications, l'énergie et les transports. Cela pourrait donc inclure des institutions bancaires et des entreprises ferroviaires.
Nous savons tous que les infrastructures de télécommunication sont parmi les plus importantes et les plus critiques ici au pays pour assurer la prospérité et la sécurité des Canadiens, a renchéri à ses côtés le ministre de l'Innovation, François-Philippe Champagne.
Il a souligné que le projet de loi C-26 fait aussi suite à l'annonce du mois dernier que les fournisseurs chinois Huawei Technologies et ZTE seront bannis des réseaux mobiles de prochaine génération du Canada, la 5G. Il a signalé du même souffle que l'idée est d'aller bien au-delà de Huawei et de s'adapter au futur.