Ottawa repousse sa décision sur le projet pétrolier Bay du Nord
Radio-Canada
Le ministre fédéral de l’Environnement se donne jusqu’à la mi-avril pour approuver ou rejeter le projet Bay du Nord au large de Terre-Neuve-et-Labrador. Il s’agit de l’une des décisions les plus délicates entre les mains de Steven Guilbeault.
Plus de temps est nécessaire pour sceller le sort de ce projet d’exploitation extracôtier qui permettrait d’extraire de 300 millions à 1 milliard de barils de pétrole sur une période de 30 ans.
Selon nos informations, le cabinet doit toujours étudier différents scénarios et en discuter. Il n’y a personne qui veut que ça traîne, assure une source fédérale.
Le projet Bay du Nord suscite des divergences d’opinions au sein du Conseil des ministres, comme le rapportait Radio-Canada.
Initialement, Ottawa devait se prononcer le 6 décembre dernier. Ensuite, la décision avait été reportée au 6 mars et, maintenant, Ottawa vient de repousser la date butoir de 40 jours.
La crise ukrainienne a pris beaucoup de place ces dernières semaines, mais un report aurait probablement été nécessaire de toute façon, explique cette source.
La pression est grande sur Steven Guilbeault. Terre-Neuve-et-Labrador attend avec impatience de savoir si Bay du Nord se concrétisera. Ce projet lui permettrait d’obtenir des milliards de dollars en redevances et de renflouer ses coffres. La société norvégienne Equinor, qui est à l’origine du projet, attend aussi le signal du gouvernement fédéral.
Cette semaine, plus d’une centaine d’universitaires, d’experts et de groupes environnementaux, dont Greenpeace Canada, ont envoyé une lettre au ministre Guilbeault pour lui demander de rejeter le projet.
Ce projet est incompatible avec les engagements du Canada en matière de climat, contredit la promesse de plafonner les émissions du secteur pétrolier et gazier et est basé sur une évaluation d’impact déficiente, pouvait-on lire dans la missive.