Ottawa renvoie Rogers et Shaw à leurs devoirs
Radio-Canada
Le gouvernement Trudeau s'oppose à la vente de l'ensemble des licences de services sans fil de Shaw à Rogers. Ottawa ne le permettra pas, a fait savoir jeudi le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.
Le transfert complet des licences de services sans fil de Shaw à Rogers serait fondamentalement incompatible avec les politiques de notre gouvernement en ce qui concerne le spectre et la concurrence dans les services mobiles [et] je ne l'autoriserai tout simplement pas, a-t-il déclaré jeudi.
Basée à Toronto, Rogers se propose de racheter Shaw Communications, dont le siège social est situé à Calgary, pour la modique somme de 26 milliards de dollars. Le projet a été annoncé en mars 2021. Le résultat d'une telle vente permettrait de créer le deuxième opérateur de téléphonie mobile et de câblodistribution du Canada.
La transaction doit théoriquement être conclue au deuxième trimestre de cette année. Mais le ministre Champagne s'y oppose, car selon lui, la création d'un tel géant des télécommunications menacerait la concurrence et rendrait les factures de téléphonie cellulaire plus chères pour les Canadiens.
Joint par Radio-Canada, son cabinet a insisté pour dire que la déclaration de jeudi ne constituait pas un non final à la transaction, mais plutôt que Rogers et Shaw devaient refaire leurs devoirs.
Avec la proposition actuelle, le gouvernement s'opposerait au transfert complet des licences de spectre, qui limiterait la concurrence, a-t-on expliqué, car une telle consolidation pourrait faire grimper les prix.
Le projet d'acquisition de Shaw par Rogers fait actuellement l'objet de trois examens : en plus du ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et le Bureau de la concurrence ont entrepris de s'y pencher.
Les décisions viendront en temps opportun, a fait savoir M. Champagne jeudi.
Plusieurs concurrents de Shaw et Rogers comme BCE, Telus et Québecor ont fait connaître dans les derniers mois leur opposition à la mégatransaction.