Ottawa limite la pollution des navires de croisière
Radio-Canada
La pollution engendrée par les navires de croisière sera réduite grâce à de nouvelles mesures annoncées par Transport Canada. Des environnementalistes se demandent si cela sera suffisant.
La Colombie-Britannique est prise en sandwich entre deux juridictions : l'Alaska et l'État de Washington qui ont des règles strictes, des limites de pollution rigoureuses ainsi que des mécanismes pour s’assurer d'appliquer ces réglementations, constate Anna Barford, militante au sein du groupe environnemental Stand.earth.
Il n'existait avant cette semaine aucune exigence qui visait exclusivement les navires de croisière, au contraire des États voisins de la Colombie-Britannique.
Transport Canada a mis fin à cette disparité, interdisant les déversements des eaux grises, provenant notamment des éviers et machines à laver, et des eaux usées découlant des toilettes à moins de trois milles nautiques des côtes.
Cet élément important de notre secteur touristique peut maintenant tracer une voie plus propre pour les eaux côtières spectaculaires du Canada, a commenté, dans un communiqué de presse, la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne Joyce Murray.
Le gouvernement se fie, pour l’instant, au secteur des croisières pour le respect de ces mesures.
Cela ne suffit pas pour protéger le littoral contre les entreprises malhonnêtes, comme la société Carnival, condamnée à plusieurs reprises par le gouvernement fédéral américain pour avoir déversé des déchets, maintient la militante environnementale Anne Barford.
« Ces mesures sont volontaires et, en l'absence de réglementation obligatoire et d'observateurs à bord, l'industrie des croisières continuera fort probablement à effectuer des déversements illégaux et à traiter les côtes comme leur cuvette de toilette. »
Ces véritables villages flottants produisent et peuvent déverser 147 milliards de litres d'eau souillée chaque année au Canada, soit l’équivalent de 59 000 piscines olympiques selon une évaluation du Fonds mondial pour la nature. Environ 10 % de ces déversements se feraient dans les zones canadiennes protégées, selon le rapport.