Ottawa injecte 17,9 M$ pour la lutte contre le VIH, mais le communautaire reste sur sa faim
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Bien que salué par le milieu communautaire, l’octroi de 17,9 M$ par Ottawa pour augmenter le dépistage du VIH laisse le milieu communautaire sur sa faim. De l’enveloppe globale, 8 M$ iront au soutien des organismes communautaires dans le déploiement des trousses d’autotest. Ces derniers déplorent cependant un financement «ponctuel et très ciblé».
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a annoncé cet investissement à quelques jours de la clôture de la Conférence internationale sur le sida (AIDS 2022). Ce financement ponctuel et non récurrent permettra notamment d’augmenter la distribution de trousses de dépistage du VIH.
Ce financement se faisait attendre, selon le directeur général de la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA), Ken Monteith. Ce dernier souligne que l’annonce constitue le «premier nouveau financement» du fédéral spécifiquement pour le VIH depuis 2008.
«Ça prend une augmentation de cet engagement en continu, car ça n’a pas changé depuis 2008», dit-il.
Pour Ken Monteith, l’ensemble de la réponse contre le VIH nécessite une hausse des investissements. Il souhaiterait donc qu’Ottawa injecte annuellement 100 M$, et non 73 M$, comme c’est actuellement le cas.
Selon lui, l’approche de l’autotest permettra une «démocratisation» du dépistage, qui reste considéré comme un acte médical. Une infirmière est en effet requise pour effectuer le dépistage. Ken Monteith rappelle que pendant la pandémie, le nombre de dépistages pour le VIH a diminué de 17%. Bon nombre d’infirmières avaient alors été réquisitionnées pour la COVID-19.
Les populations les plus vulnérables et isolées auront ainsi un accès facilité aux tests de dépistage du VIH. Le coût d’un autotest est d’environ 35 $, somme à laquelle s’ajoutent les taxes et les frais d’expédition.