Ottawa adopte un décret pour protéger la rainette faux-grillon à Longueuil
Radio-Canada
Le gouvernement du Canada a de nouveau adopté un décret d'urgence pour protéger la rainette faux-grillon et son habitat, cette fois-ci à Longueuil, en Montérégie.
Les interdictions énoncées dans le décret concernent une zone de 20 hectares où se trouve le batracien. Le gouvernement entend ainsi prévenir la perte ou la dégradation de l'habitat nécessaire au rétablissement de la rainette faux-grillon de l'Ouest (population des Grands Lacs/Saint-Laurent et du Bouclier canadien), et toute activité qui pourrait lui nuire.
Il est désormais interdit de creuser, retirer, tasser ou labourer la terre sur le territoire de la rainette. Le décret empêche notamment de drainer le sol ou d'altérer les eaux de surface.
La rainette faux-grillon est inscrite comme espèce menacée en vertu de l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) depuis 2010. Menacée par le développement urbain et l'intensification des activités agricoles, elle n'occupe plus que 10 % de l'aire où elle se trouvait autrefois en Montérégie, selon Environnement et Changement climatique Canada.
Les travaux visant à prolonger le boulevard Béliveau à travers une partie du boisé Du Tremblay pour le raccorder à un autre boulevard ont mené à l'adoption de ce décret. La zone est désignée habitat essentiel de l’espèce par le gouvernement fédéral.
Selon le ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs du Québec, 20 % des habitats de la rainette faux-grillon au Québec se trouvent dans le territoire du boisé Du Tremblay, ce qui en fait le plus important site occupé par l’espèce dans la province.
Ce n'est pas la première fois qu'Ottawa vient à la rescousse du batracien. En 2016, le gouvernement du Canada avait adopté un premier décret pour protéger la rainette faux-grillon dans une vaste zone couvrant La Prairie et une partie de Candiac et de Saint-Philippe, en Montérégie.
La nouvelle mairesse de Longueuil Catherine Fournier a indiqué avoir fait part au ministre Steven Guilbeault de l’intention de son administration de prendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger le milieu naturel à perpétuité, en empêchant notamment tout développement immobilier sur les lots des terrains adjacents au boulevard. Nous souhaitons arriver à une entente tripartite avec le gouvernement du Québec pour y parvenir.
La mairesse a précisé que les avocats de la Ville ne s’opposeront pas à la prolongation de l'injonction demandée par les groupes environnementaux concernant les travaux de prolongement du boulevard, le temps de faire toute la lumière dans ce dossier et d'examiner les différentes options qui s'offrent à nous.