Opioïdes : il devrait y avoir plus de programmes de prescription supervisée, dit une étude
Radio-Canada
Plus de toxicomanes devraient avoir accès à des programmes leur permettant d’avoir des opioïdes pharmaceutiques prescrits par un médecin plutôt que des drogues de rue, selon une étude ontarienne.
L’étude publiée lundi dans le Journal de l’Association médicale canadienne porte sur l’exemple du programme créé en 2016 à London, dans le Sud-Ouest de l’Ontario, grâce auquel des toxicomanes à risque élevé de surdose peuvent recevoir des opioïdes pharmaceutiques.
L'auteur principale du rapport, l’épidémiologiste torontoise Tara Gomes du réseau hospitalier Unity Health, a évalué les données du programme à London de janvier 2016 à mars 2019.
Selon elle, les visites à l’urgence et les hospitalisations ont baissé durant l’année suivant l’inscription des participants au programme qu’elle qualifie de très sécuritaire.
« Il n’y a eu aucune mort liée aux opioïdes durant l’année suivant l’adhésion des participants au programme. »
Selon la Dre Gomes, ce genre de programme devrait être offert à plus de toxicomanes à risque élevé de surdose.
La Dre Gomes apporte toutefois deux bémols quant à son étude.
Elle note premièrement que les participants au programme ont aussi bénéficié des services sociaux offerts par le centre de santé London InterCommunity, qui pilote l’initiative de prescription supervisée. Pour elle, cette combinaison de services est essentielle pour augmenter le taux de réussite.
Par ailleurs, faute de données, elle ne peut pas chiffrer quel pourcentage des opioïdes pharmaceutiques fournis aux participants sont utilisés à d’autres fins. La Dre Gomes pense que certains participants partagent leur approvisionnement avec des amis et des proches pour les aider.