On découvre la boutique Quatre-vingt-dix On découvre la boutique Quatre-vingt-dix
Radio-Canada
Marina Fontaine est photographe professionnelle. Depuis plusieurs années, l’idée de créer la première friperie en Abitibi-Témiscamingue germait dans son esprit. Faute de temps, le projet s’est concrétisé seulement pendant la pandémie, alors que tous ses contrats de photographie ont été annulés.
La photographe est d’ailleurs surprise de l’engouement des gens de l’Abitibi-Témiscamingue pour sa boutique. La friperie en ligne a tout de suite déboulé en friperie avec pignon sur rue parce que ça a pris de l’ampleur. Je n’en reviens toujours pas que j’aie ouvert pignon sur rue après à peine un an et demi en ligne. Ce n’est pas gros, on pense souvent à une moyenne de trois ans pour une entreprise à s’établir, affirme-t-elle.
Avant d’ouvrir sa boutique, Marina avait installé des points de récolte dans toutes les grandes villes de l’Abitibi-Témiscamingue, où elle livrait les produits achetés sur son site Internet, sans frais de livraison. Il s’agit d’ailleurs d’un service qui reviendra au début du mois de décembre.
Avec sa boutique, elle souhaite offrir une expérience semblable à celle des grandes boutiques, mais en offrant des produits d’occasion. On garde l’aspect magasinage que nous en tant que Québécois, que Canadiens, on est habitués. [...] D’avoir cet aspect de magasinage là, mais ce que tu achètes est du seconde main. Donc c’est vraiment le meilleur des deux mondes, je pense, pour quelqu’un qui veut faire le premier pas du changement pour consommer seconde main, explique Marina Fontaine.
La propriétaire est également experte du phénomène de la fast-fashion, une tendance assez répandue dans l’industrie de la mode reposant sur un renouvellement rapide des collections, afin d’inciter les consommateurs à acheter plus souvent.
J’ai eu un déclic moi-même, un jour à une caisse d’un magasin grande surface que l’on connaît tous, que j’ai fait “Comment c’est possible que je paye autant de vêtements à si bas prix?” Et j’ai commencé à avoir de l’intérêt pour ça. J’ai suivi plein de formations en ligne, j’ai écouté tellement de reportages, c’est vraiment toutes des connaissances que j’ai acquises au fil du temps et que j’essaie de transmettre aux gens, souligne-t-elle.
Ce sont également des valeurs qu’elle souhaite partager grâce à sa boutique. L’industrie du textile est souvent ex æquo avec l’agriculture, c’est soit le deuxième ou le troisième chaque année des plus gros pollueurs. À quel point on n’est pas conscient de ça? Que ce qu’on porte depuis toujours, mais depuis les années [19]90 justement, depuis que ça a [explosé] en 90, l’industrie de la mode, à quel point on n’était pas au courant de tout ça, déclare-t-elle.
Même la décoration du local est le reflet de ses valeurs. Quand les gens entrent dans la boutique et qu’ils voient la décoration, je suis vraiment fière de dire : “ Vous aimez ça, vous trippez… bien le trois quarts c’est du seconde main.” [...] Et de dire aussi, que tout ce que je n’ai pas pu acheter seconde main, ça vient de compagnies d’ici, de Rouyn-Noranda, nous raconte Marina Fontaine.