Obligée de refinancer sa dette sur 5 ans
TVA Nouvelles
Mélanie est séparée et a la garde partagée de ses deux enfants. Placée dans une situation financière précaire à cause de ses dettes, elle a demandé à son ex-conjoint d’assumer temporairement la garde à temps plein d’ici à ce qu’elle retombe sur ses pieds.
Avec un salaire de 2735 $ net par mois et les allocations familiales pour ses enfants en garde partagée, Mélanie pourrait se tirer d’affaire. Malheureusement, deux dettes l’empêchent de sortir la tête de l’eau.
Ainsi, elle a un prêt auto dont le solde est de 14 300 $, ce qui représente un paiement mensuel de 375 $. À cela s’ajoute un prêt de consolidation contracté auprès de son institution financière d’un montant de 12 500 $ à l’origine, et dont le solde aujourd’hui est de 9600 $. Elle en est seule responsable en vertu de l’entente prise avec son ex-conjoint à la suite de sa séparation. Le prêt a été pris sur deux ans et le taux d’intérêt est de 14 %.
« Mélanie n’a pas choisi le terme de 24 mois, mais plutôt son ex-conjoint puisqu’ils étaient alors deux à assumer les dépenses de la famille », précise Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin & Associés. Le problème est que cet amortissement très court lui impose des versements mensuels de 600 $, qui sont beaucoup trop élevés pour son budget.
N’ayant pas les moyens de prendre un appartement, Mélanie habite en colocation avec une amie et lui verse 520 $ par mois pour contribuer aux charges. Puisque ses meubles sont en entreposage, elle doit assumer un montant supplémentaire de 85 $.
« Lors d’une première rencontre avec elle et après analyse de son budget, nous lui avons conseillé de contacter sa directrice de compte à la banque afin de refinancer son prêt sur cinq ans au lieu de deux. Ce n’est pas tant le montant du prêt qui cause des difficultés, mais plutôt la courte période d’amortissement », explique Pierre Fortin.
La jeune femme prend donc rendez-vous auprès de son institution financière et présente sa demande. Toutefois, le dossier ne semble pas aboutir. Avec la permission de Mélanie, un professionnel de Jean Fortin a communiqué avec la directrice de compte pour tenter de dénouer l’impasse. Après quelques discussions, elle a accepté de renégocier le prêt sur cinq ans. Il reste encore 9600 $ à rembourser, soit des versements de 223 $ par mois. Grâce à cette bouffée d’oxygène et assurée de pouvoir équilibrer son budget, la jeune femme a pu louer un appartement et récupérer la garde partagée de ses enfants.
Le refinancement du prêt sur cinq ans plutôt que sur les 19 mois restants à l’entente initiale représente des frais d’intérêt supplémentaires d’environ 2600 $, mais cela vaut mieux que d’être en défaut de paiement.
« Il arrive que l’on n’ait d’autre choix que d’amortir une dette sur une période plus longue. Dans le cas de Mélanie, les retombées de cette décision ont été très positives », indique Pierre Fortin.