Obama accuse les réseaux sociaux d’affaiblir les démocraties
Radio-Canada
Barack Obama sait qu'il n'aurait pas été élu sans les réseaux sociaux, mais il appelle aujourd'hui à les réguler. L'ancien président américain a prononcé jeudi un discours où il a accusé les grandes plateformes d'avoir largement amplifié « les pires instincts de l'humanité ».
L'une des causes majeures de l'affaiblissement des démocraties tient au profond changement dans nos façons de communiquer et de nous informer a-t-il déclaré devant des étudiants et étudiantes de Stanford, l'université au cœur de la Silicon Valley, en Californie.
L’ancien politicien a reconnu qu'il n'aurait peut-être pas été élu sans des sites comme MySpace ou Facebook, et a évoqué le travail bénéfique de sensibilisation et de mobilisation réalisé par des activistes dans le monde entier, par le biais des réseaux.
Il a surtout détaillé le revers du succès de Facebook et YouTube, dont le modèle économique, la publicité ciblée à grande échelle, repose sur l'économie de l'attention. Malheureusement, ce sont les contenus controversés et polarisants qui attirent l'attention et encouragent la participation, a-t-il noté.
Barack Obama s'est aussi étendu sur le phénomène de la désinformation, et s'est reproché de ne pas avoir suffisamment réalisé à quel point nous étions devenus réceptifs aux mensonges et aux théories du complot avant l'élection de Donald Trump, qui lui a succédé.
Poutine n'a pas fait ça. Il n'en a pas eu besoin. Nous nous le sommes fait à nous-mêmes, a-t-il ajouté, évoquant les campagnes de manipulation orchestrées depuis la Russie.
Un président en exercice a nié des résultats électoraux clairs et a aidé une insurrection violente contre la capitale de la nation, a-t-il asséné, en référence à Donald Trump, qui n'a pas reconnu la victoire de Joe Biden fin 2020, et dont des fans ont pris d'assaut le Capitole le 6 janvier 2021.
Ça doit être notre sonnette d'alarme pour réagir.
Barack Obama a donc appelé à une réforme des lois qui gouvernent les réseaux sociaux, pour qu'ils soient plus responsables et plus transparents, expliquant que le problème au cœur de la désinformation était moins ce que les gens publientque les contenus que ces plateformes promeuvent.