Où est l’appétit des Torontois pour les élections municipales?
Radio-Canada
À deux semaines du scrutin municipal, les électeurs torontois ont visiblement très peu d'appétit pour la campagne électorale en cours. Du moins, c’est ce que ressentent des candidats sur le terrain, alors qu'ils tentent de décrocher un siège à l’hôtel de ville.
Bonjour, je suis Gil, je veux devenir le prochain maire!. Gil Penalosa interpelle les passants dans le quartier The Junction à Toronto. L'urbaniste essaie de déloger John Tory et certains médias l’ont identifié comme le plus proche rival du maire sortant.
C’est dommage qu’il n’y ait pas assez d’intérêt pour les élections municipales, elles sont pourtant tellement cruciales, pense Gil Penalosa, sans toutefois se laisser abattre par les pronostics. Il est d’avis qu’une réforme du système électoral pourrait convaincre davantage d'électeurs de s’intéresser aux élections municipales. Or, dans une décision controversée, Doug Ford a empêché aux villes de la province d'adopter le vote préférentiel.
Reste que Gil Penalosa s'inquiète du manque d'intérêt des électeurs, à l'approche du scrutin du 24 octobre.
D’autant plus que la tendance est lourde. En 2018, le taux de participation n'avait atteint que 41 %, un recul par rapport aux 54 % des Torontois inscrits qui avaient exercé leur droit de vote quatre ans plus tôt.
Les résultats n’étaient guère plus glorieux lors de la victoire de Doug Ford, en juin. Le taux de participation avait à peine dépassé les 43 %, le plus faible jamais enregistré lors d’un scrutin provincial en Ontario.
Le politologue Peter Graefe ne s'attend pas à ce que la tendance soit inversée cette fois-ci.
Tout indique que le maire sortant John Tory file vers la victoire et ses adversaires peinent à s'imposer comme une alternative crédible.
Selon lui, la domination de John Tory ne pousse pas les électeurs à la curiosité. Quand il y a ce qui semble être un couronnement en cours, il est normal que cela ait des échos. La campagne électorale est beaucoup moins [présente] dans les médias et donc les gens la suivent beaucoup moins, indique le professeur à l’Université McMaster.