
Novembre : raconter les attentats du Bataclan, dans l’oeil des forces policières
Radio-Canada
Sept ans après le triple attentat terroriste qui a foudroyé Paris le 13 novembre 2015, faisant plus de 130 victimes, Cédric Jimenez retrace avec Novembre l’opération policière majeure qui s’en est suivie, dans l'œil des forces de l’ordre. À l’affiche depuis vendredi au Canada, le film propose une immersion dans cette mission « quasi surhumaine », avec tout le respect et l’humilité que cela implique, aux dires du réalisateur.
Le 13 novembre 2015, trois cellules terroristes ont perpétré simultanément les attentats les plus meurtriers de France dans différents lieux névralgiques de Paris, dont la salle de spectacle Le Bataclan et le Stade de France.
Le film Novembre, qui met en vedette Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain, raconte l’opération policière de cinq jours qui a suivi pour retrouver les suspects; une enquête menée par la SDAT, ou Sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire. Le réalisateur a notamment utilisé comme matériel de base le témoignage de plusieurs membres des forces de l’ordre.
Lorsque vient le temps de traiter dans une fiction ce type de sujet sensible, dont les braises sont encore chaudes, plusieurs questions se présentent d’emblée, dont l’une des premières que s’est posé Cédric Jimenez : pourquoi maintenant?
Quand on fait ce genre de sujet, il faut se poser toutes les questions. Après, je pense que la principale, ce n’est pas "est-ce que c’est trop tôt ou trop tard?", mais plutôt si ça va être bien fait et avec respect, explique le réalisateur.
On ne peut pas attaquer un projet comme ça en n’y mettant pas tout le respect, l’humilité, la dignité qui vont avec [...] On peut, trente ans après, faire quelque chose de complètement effroyable, et sept ans après faire quelque chose de très respectueux.
Pour éviter de se perdre en digressions qui ne sont pas de l’ordre cinématographique et de présenter une bouillie incompréhensible, Cédric Jimenez a choisi de se remémorer les événements du 13 novembre 2015 sous le prisme de l’intervention policière ayant mené cinq jours plus tard à l’arrestation ou à la mort de plusieurs suspects des attaques.
J’ai montré véritablement ce que les policiers m’ont raconté. Effectivement, on ne montre pas beaucoup d’émotions, mais [...] je pense que [dans ces situations], il faut réussir à anesthésier ses propres émotions pour garder la concentration nécessaire, pour ne pas se laisser envahir, explique le réalisateur.
Le public sera peut-être surpris par l’absence de scènes sanguinolentes ou de reconstitutions spectaculaires des événements ayant eu lieu, mais c’était l’un des principaux écueils à éviter selon Cédric Jimenez.