Nouvelles places subventionnées: la «machine» gouvernementale freine la construction de CPE
TVA Nouvelles
La «machine» gouvernementale freine la construction de CPE malgré une tentative de réforme pour accélérer le développement de nouvelles places. La promesse de François Legault d’offrir une place à chaque petit québécois pour l’an prochain est compromise.
«C'est beaucoup plus rapide pour une garderie [privée] d'aller se négocier un prêt hypothécaire, de faire monter sa bâtisse puis de se faire ouvrir, que pour un CPE de négocier avec le gouvernement pour sortir des CPE [de terre] et offrir le service de qualité auquel les familles ont droit», dénonce Marie-Claude Lemieux, codirectrice générale de l’Association québécoise des CPE.
L’engagement pris par le premier ministre, qui voulait des nouvelles places «au plus sacrant» et voulait compléter le réseau des services de garde d’ici 2024-2025, a du plomb dans l’aile.
«En ce moment, il y a autour de 25 000 places en développement. La ministre Suzanne Roy dit qu’environ 80% de ces places sont en CPE, mais ça prend en moyenne trois à quatre ans, dans l’état actuel des choses, pour un CPE de voir le jour. Alors on n’est pas rendu!» insiste Mme Lemieux.
Québec a mis en place un bureau d’accélération des projets. Mais encore faut-il s’y rendre. Un véritable parcours du combattant attend les directions des CPE pour y arriver. Lorsqu’un gestionnaire présente un plan au gouvernement, les fonctionnaires ont jusqu'à 60 jours pour répondre. La plupart du temps, ils exigent des modifications pour réduire la facture. Cet «aller-retour» peut se poursuivre pendant des mois.
Selon elle, l’abandon du projet de construction de 43 CPE préfabriqués en août dernier contribuera assurément à éloigner Québec de son objectif de création de nouvelles places subventionnées.
En collaboration avec le gouvernement Legault, l’AQCPE avait lancé, l’an dernier, un appel d’offres pour la construction d’installations modulaires permanentes dans treize régions du Québec. Cette nouvelle vague de construction de CPE devait permettre de créer 3214 nouvelles places et servir de propulseur à d’autres projets préfabriqués plus rapides que des conventionnels.
Mais la CAQ a tiré la plogue quelques mois plus tard, brandissant le coût trop élevé des soumissions.
«Les CPE impliqués ont perdu deux ans et c'est tout autant de familles et d'enfants qui devront attendre deux ans additionnels», déplore Marie-Claude Lemieux.