Nouveau conseil des ministres : les grands défis d’un deuxième mandat
Radio-Canada
C'est inévitable, la composition d'un nouveau conseil des ministres donne toujours lieu à d’innombrables spéculations. Les élections n’ont souvent pas encore eu lieu qu’on évoque, çà et là, les noms de ceux qui pourraient accéder au cabinet, en être démis ou y changer de fonction.
On sait pourtant que c’est le premier ministre et sa garde rapprochée qui contrôlent l’essentiel des opérations. À ceux qui pouvaient encore en douter au sein de son caucus, François Legault a d’ailleurs servi mardi un message clair : les insatisfaits n’ont pas intérêt à faire trop de vagues.
Au-delà du jeu de chaises auquel se livrera jeudi après-midi le premier ministre, il ne faut surtout pas perdre de vue l’ampleur des défis qui attendent la Coalition avenir Québec à l’aube de ce nouveau mandat. Quatre années sont si vite passées!
Si on ne compte plus depuis longtemps les promesses de réforme du réseau de la santé qui n’ont pas porté leurs fruits, le plan présenté par Christian Dubé, le printemps dernier, a redonné un peu d’espoir aux Québécois.
Former davantage de professionnels de la santé prend certes plusieurs années, mais bien des citoyens risquent de devenir encore plus cyniques si aucun changement n’est perceptible d’ici la fin du mandat caquiste. La liste d'engagements à honorer est longue et il sera indispensable d'en assurer un suivi serré.
La même logique vaut pour la pénurie d’enseignants dans les écoles et le manque de places dans les services de garde. On peut bien sûr comprendre que le gouvernement ait dû retarder certains projets, pandémie oblige, mais la patience a ses limites.
Si Christian Dubé est assuré de conserver son poste, parole de premier ministre, le sort de Jean-François Roberge est beaucoup plus incertain. Le choix de son successeur, le cas échéant, sera déterminant.
À ces problèmes récurrents s’ajoute un contexte économique nettement moins favorable aujourd’hui qu’il y a quatre ans.
Les milliards de dollars de surplus hérités du gouvernement Couillard en 2018 se sont transformés en déficits – déficits que les baisses d’impôt promises par François Legault en campagne électorale risquent d’exacerber. C’est sans parler des craintes de récession que le ministre des Finances a chiffrées cette semaine à 50 %.