Nouveau conseil de transition au Soudan, sans le bloc procivil
Radio-Canada
Le général Abdel Fattah al-Burhan, auteur d'un putsch au Soudan fin octobre, a nommé jeudi un nouveau Conseil de souveraineté, dont ont été exclus les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils.
Après la chute en 2019 du dictateur Omar El-Béchir, un Conseil de souveraineté, composé de civils et militaires, avait été mis en place pour chapeauter la transition vers la démocratie sous la présidence du général al-Burhan.
Le 25 octobre, ce dernier a dissous toutes les institutions, décrété l'État d'urgence et arrêté la plupart des dirigeants civils, ce qui a valu au Soudan une avalanche de condamnations et des coupes dans l'aide internationale.
Depuis des jours, les militaires annonçaient la formation imminente d'autorités pour mener le pays vers des élections libres, assurant seulement avoir dû écarter des dirigeants civils qui n'étaient pas d'accord avec eux sur le chemin à prendre vers la démocratie.
Le gouvernement, dont plusieurs ministres sont toujours détenus et le premier ministre Abdallah Hamdok en résidence surveillée, n'a jusqu'ici pas été remplacé.
Avec son décret de jeudi soir, le général al-Burhan conserve la présidence du Conseil de souveraineté, a annoncé la télévision d'État.
Le général Mohamed Hamdan Daglo, à la tête des très puissantes Forces de soutien rapide, des paramilitaires accusés d'exactions dans la région du Darfour (ouest) ou lors de la répression de la révolte anti-Béchir, reste son numéro deux.
L' Organisation des Nations unies (ONU) a jugé jeudi les développements au Soudan très préoccupants, selon son porte-parole Stéphane Dujarric.
Nous voulons voir la reprise de la transition dès que possible [et] la remise en liberté du premier ministre Hamdok comme celle des autres responsables politiques et dirigeants arrêtés.