
Nourrir le bétail avec des mouches : des Québécois remportent un prix au Mexique
Radio-Canada
Deux étudiants de l'Université Laval et un biologiste se sont vu remettre un prix au Mexique pour un projet d'économie circulaire qui utilise des larves de mouches soldats noires pour éliminer des déchets, mais aussi pour fabriquer de la nourriture pour animaux.
En présence du ministre de l'Environnement, Steven Guilbault, les étudiants du Département de sciences animales de l'Université Laval, Mariève Dallaire-Lamontagne et Jean-Michel Allard-Prus, et le biologiste Jérémie Lavoie ont remporté le Défi innovation jeunesse de 2022 de la Commission de coopération environnementale [groupe trilatéral avec les États-Unis et le Mexique] pour le projet de l'entreprise Inscott.
Essentiellement, Inscott élève des larves de mouches soldats noires pour qu'elles mangent des déchets de fermes d'élevage comme des carcasses, un type de déchet compliqué à éliminer et qui demande beaucoup d'énergie.
Les larves, une excellente source de protéines, servent ensuite d'alimentation pour des animaux qui, lorsqu'ils mourront, serviront de nourriture aux larves, continuant ainsi la chaîne.
Ce qu'on propose, c'est d'améliorer la façon dont on gère nos résidus animaux ici au Québec et au Canada, en utilisant le potentiel des insectes comestibles. Donc, on parle de résidus d'élevage comme des carcasses, des viscères, du fumier, des œufs, a expliqué Mariève Dallaire-Lamontagne à La Presse canadienne, alors qu'elle était au Mexique avec ses collègues.
Après avoir été nourries avec ces déchets pendant deux semaines, les larves de mouches peuvent être intégrées à la diète de bétail comme celle des poulets ou des porcs, mais on peut aussi les utiliser pour nourrir les animaux domestiques comme des chiens ou des chats.
L'étudiante à la maîtrise en sciences animales a souligné que la nourriture à base de mouches est beaucoup plus respectueuse de l'environnement que les sources conventionnelles de protéines, comme le soya ou des farines de poisson par exemple, qui sont associées à des problématiques écologiques.
Le secteur agricole génère d'énormes quantités de protéines non consommées composées de cerveau, de colonnes vertébrales, d'intestins, d'os, etc.
Le procédé traditionnel par lequel ces résidus d'animaux morts sont traités s'appelle équarrissage et permet de transformer les restes en protéines intégrées à la nourriture d'animaux.