Norme sur le nickel : le ministre Charette sommé de faire marche arrière
Radio-Canada
Des conseils de quartier de la capitale dénoncent l'intention du gouvernement Legault d'augmenter de cinq fois la limite quotidienne d'émanations de nickel permises dans l'air. Ils critiquent un manque de transparence dans le processus décisionnel et le peu de considération pour les populations voisines du port de Québec, déjà soumises à des contaminants.
Le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) annonçait, en mars dernier, qu'il avait l'intention de déposer un projet de règlement sur le nickel au cours des prochains mois. Une annonce qui survenait après des années de lobbyisme mené par des compagnies minières, lesquelles déplorent des normes trop strictes dans la province.
Le nouveau règlement ferait augmenter de cinq fois la limite quotidienne de particules de nickel dans l'air, une substance cancérigène, passant de 14 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) à un plafond de 70 ng/m3. Les émetteurs devraient également respecter une moyenne annuelle.
Les conseils de quartier de Maizerets, du Vieux-Limoilou et de Lairet accusent le provincial de se ranger du mauvais côté dans ce dossier. Ils demandent au ministre de l'Environnement, Benoit Charette, de rejeter la proposition de règlement faite par le Comité interministériel d'examen de la norme sur le nickel.
Il nous paraît clair que la seule option acceptable est le recul; cette décision, qui porte atteinte à la santé d’une partie de la population québécoise, ne doit pas être prise, écrivent les trois conseils de quartier dans une sortie commune, lundi.
Ils voient dans l'intention gouvernementale un choix d'ordre davantage économique que de santé publique.
Selon Raymond Poirier, président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, le gouvernement fait fausse route en voulant ramener ses normes à celles de l'Ontario et de l'Europe, tel que le plaide les minières. Le provincial se justifie en effet par un souci de cohérence avec les autres juridictions et afin de limiter la possibilité de nuire à la compétitivité entre les industries.