Normal de vivre un deuil à la fin d’une série télé?
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Quelle émotion avez-vous ressentie au terme d’une série marquante comme Radio Enfer, Un gars, une fille, Dans une galaxie près de chez vous ou plus récemment District 31? Si la réponse est une gigantesque vague de nostalgie, une sensation de perte ou de vide, voire carrément un deuil, vous n’êtes pas seul.e.s.
Le psychologue Marc-André Dufour explique qu’il est parfaitement normal de vivre une sorte de deuil lorsqu’une émission de télévision qu’on affectionne tout particulièrement prend fin. Même s’il n’est pas comparable au deuil d’un être cher, ce phénomène a été documenté par des spécialistes qui l’ont baptisé le «syndrome de la dépression post-série», souligne la professeure à l’École des médias de l’UQAM Stéfany Boisvert.
Et ce sentiment de perte s’avère d’autant plus intense lorsqu’il s’agit de quotidiennes qui donnent rendez-vous presque chaque jour aux téléspectateur.trice.s durant des années.
«Lorsqu’on la suit assidûment, une série occupe une part importante de notre vie d’un point de vue quantitatif et qualitatif. On y accorde beaucoup de temps et elle nous accompagne dans notre quotidien. Et, souvent dans une série, on nous propose une vie plus excitante, remplie de rebondissements. Donc, on nous propose une vision de la vie beaucoup plus captivante que notre quotidien avec le travail, les tâches ménagères et familiales», poursuit Mme Boisvert.
Tout cela fait en sorte qu’on peut développer un réel attachement aux personnages, au récit et à l’univers qui, eux, sont fictifs, indiquent les expert.e.s.
«Le contact répété qu’on avec des personnages – ça a été documenté – contribue à créer chez beaucoup de personnes l’impression qu’on développe une relation de proximité, une relation presque amicale ou un sentiment de connexion et d’appartenance avec ceux-ci, explique Stéfany Boisvert. […] Il y a des personnages avec qui on passe plus de temps qu’avec nos proches!»
Ne plus pouvoir revoir un.e protagoniste chéri.e peut donc être synonyme de deuil pour certaines personnes. C’est notamment le cas des coanimatrices du podcast Un peu de crime dans ton café, Audrey Boutin et Catherine Côté, deux consommatrices aguerries de télévision québécoise.