
Non merci, je ne bois plus ou presque!
Radio-Canada
Pendant le temps des fêtes, l’alcool a peut-être été présent dans vos soupers, vos brunchs ou célébrations de la nouvelle année. Certains ont consommé de façon modérée, d’autres moins. Voici deux témoignages de gens pour qui composer avec l'alcool a été ou est toujours un défi.
L'auteur-compositeur-interprète Edgar Bori faisait partie de la seconde catégorie jusqu'à ce qu'il prenne conscience de son problème.
Quand je suis allé consulter, le monde disait : ''t’as pas de problème avec la boisson!'' Moi, je savais que je me ramassais sur le plancher de la salle de bain à vomir accroché après le bol de toilette tous les matins pendant que le monde partait travailler, raconte-t-il.
Entre le piano, le micro et la console de son, l’artiste s’assoit dans le lieu où normalement il compose et crée. Mais cette fois-ci, c’est pour raconter un pan de sa vie personnelle passée : l’histoire de sa dépendance à l’alcool. C’est la première fois qu’il en parle publiquement.
Il a aujourd'hui 68 ans et en avait 30 lorsqu’il a arrêté de boire. Il était professionnel de golf à l’époque et il travaillait à la boutique du club. Edgar Bori se souvient.
La boutique ouvrait à 5 h. J’étais un peu de travers, mais jamais déplacé, jamais malade. Je buvais comme un Anglais, à la Churchill! Un jour, un ange est passé et je ne crois pas nécessairement en Dieu, ça n'a rien à voir. C’est quelqu'un qui était de bonne humeur, que je voyais depuis trois mois au club de golf et il m’a dit: ‘’Ça te tentes-tu d’avoir un thrill dans la vie?
Effectivement, quand tu bois depuis plusieurs années, tu deviens désabusé. Les lendemains matins sont difficiles, mais tu repars encore. Il m’a dit : Qu’est-ce que tu dirais d’arrêter de boire pendant six mois? Et j'ai dit certainement!
Mais l’arrêt n’a pas été facile et l’homme en question l’avait prévenu.
Il m'avait dit : ''Arrêtes, mais promets-moi de ne pas te suicider!'' Je me suis mis à faire de la course à pied. Je prenais 60 cafés par jour. Un an et demi après, je suis devenu complètement craqué dans la tête et j’ai dû consulter un psychiatre, mon frère en l'occurrence. J’étais rendu plus droit qu’un gars de l’armée qui se donne lui-même un ticket lorsqu’il brûle une lumière rouge. J’avais complètement étouffé le petit garçon en moi.