Noirs et sports d’hiver : l’exemple des bobeurs au-delà des clichés
Radio-Canada
En 1988, la Jamaïque a frappé l’imaginaire de toute une génération lorsque son équipe de bobsleigh à quatre s’est qualifiée aux Jeux olympiques d’hiver de Calgary, un exploit immortalisé par la suite au cinéma. Aujourd’hui, même si plus personne ne s’étonne de voir des athlètes d’origine afro-caribéenne ou africaine sur les pistes olympiques hivernales, le bobsleigh demeure encore mystérieux et peut paraître inaccessible pour les membres des communautés noires.
Le Gatinois d’origine haïtienne Heracles Glaude se rappellera toujours du moment où il a pour la première fois pris part à des compétitions de bobsleigh. C’était en 2017, à Whistler en Colombie-Britannique, lors de la Coupe nord-américaine.
Le jeune homme et ses coéquipiers filaient à 150 kilomètres-heure sur l’une des pistes les plus rapides au monde. Je me sentais comme dans une machine à laver , se souvient Heracles. C’étaient les pires deux minutes de ma vie!
Ce fut un pénible moment pour cet ex-sprinter qui dit s’être retrouvé en dehors de sa zone de confort . Toutefois, pas question pour lui de retourner à la maison. Heracles aimait beaucoup trop ce sport pour abandonner à la première occasion.
« C’était un rêve de petit garçon! »
Heracles a le profil du parfait bobeur. Ancien joueur de basketball devenu champion de course en athlétisme, pour ensuite se convertir au football, le gaillard de 28 ans a le physique de l’emploi.
Le bobsleigh m’a toujours intéressé dès mon jeune âge. J’ai toujours eu un œil attentif sur ce sport , raconte celui qui plus jeune regardait le bobsleigh à la télévision, mais ne s’était jamais imaginé sauter pour de vrai dans un engin.
« Moi, j’aimais le bobsleigh, mais je ne savais pas par où commencer. »
Le bobsleigh n'est pas une activité très prisée de la communauté noire, résume Heracles. Non seulement c’est un sport qu’elle ne connaît pas beaucoup, mais il se pratique dehors, l’hiver, alors qu’il fait froid. Et c’est bien connu, fait-il remarquer non sans humour, les Noirs et le froid ne font pas toujours bon ménage.