
Nickel dans l’air : la Ville de Québec recommande une meilleure surveillance
Radio-Canada
La Ville de Québec recommande de surveiller plus étroitement les quantités de nickel dans l’air compte tenu des dépassements de normes fréquents dans le quartier Limoilou. La seule station de mesure qui s’assure du respect des normes révèle qu’elles sont dépassées sur 7 % à 10 % des relevés.
Rappelons que le gouvernement souhaite faire passer la limite moyenne quotidienne acceptable de nickel dans l’air de 14 nanogrammes par mètre cube à 70 nanogrammes. Dans l’état actuel des choses, même cette nouvelle norme cinq fois plus permissive serait dépassée sur 1 % à 5 % des mesures.
Dans une présentation devant les élus municipaux réunis en comité plénier, le directeur de la prévention et du contrôle environnemental à la Ville de Québec a démontré que les concentrations de nickel dans l’air sont plus élevées dans certains secteurs de Québec que partout ailleurs au Québec.
Tout en précisant qu’il reviendra aux élus de se prononcer sur l’augmentation des limites permises proposées par le ministère de l’Environnement, Mathieu Alibert recommande néanmoins une meilleure surveillance du nickel dans l’air des quartiers centraux de Québec.
Une seule station, située dans le Vieux-Limoilou, mesure les concentrations une fois tous les deux jours. Étant donné que la norme est une norme sur l’air ambiant, on pense que pour l’appliquer, une seule station c’est insuffisant selon nous pour arriver à faire la preuve hors de tout doute de l’origine de la contamination.
Il serait donc souhaitable, selon le département de la prévention et du contrôle environnemental, d’ajouter des stations de surveillance de la qualité de l’air et d’augmenter la fréquence des échantillonnages.
Mathieu Alibert ajoute que de manière générale, des normes plus strictes ont un effet bénéfique pour la réduction des émissions. Après, il faut tenir compte du contexte local, et de l'engagement des différents partenaires. Je ne veux pas présumer de leur volonté à bien s'intégrer dans le milieu et réduire leurs impacts.
Dans sa propre présentation devant les élus, le sous-ministre adjoint au ministère de l’Environnement a fait valoir que le gouvernement avait tous les pouvoirs nécessaires pour sévir contre les entreprises qui contrevenaient aux normes en matière de qualité de l’air.
Jacob Martin-Malus a précisé que depuis 2018, 23 inspections avaient été menées dans des entreprises du port de Québec, principale source des rejets de nickel dans l’air. Trois avis de non-conformité avaient été remis. Je vous confirme que le ministère a ce qu’il faut pour pouvoir assurer le suivi de la législation et de la réglementation québécoise, assure-t-il.