
Neecheemus : des mots d’amour et de plaisir à l’Espace Go
Radio-Canada
Après deux années de pandémie, la femme de théâtre Émilie Monnet avait envie de douceur. Elle offre donc, du 19 au 22 janvier, une tribune à huit femmes autochtones et noires « inspirantes et inspirées » sur les planches de l’Espace Go, à Montréal, afin de faire résonner leurs paroles intergénérationnelles sur les thèmes de l’amour et de l’érotisme.
Avec Neecheemus (mon chéri ou ma chérie en langue crie), le public retrouvera Joséphine Bacon, Catherine Boivin, Elisapie, Sharon Fontaine-Ishpatao, Virginia Pésémapéo Bordeleau, Isabelle Picard Angélique Willkie et Tatiana Zinga Botao. Leurs paroles seront accompagnées de la musique d’Anachnid et Frannie Holder, ainsi que des projections vidéo de Caroline Monnet, sœur d’Émilie Monnet.
Ces artistes mettront en lumière la conception de l’amour, de l’érotisme et du plaisir telle qu’imbriquée dans les langues autochtones et dans les histoires traditionnelles. Amplifier cette vision, endommagée par la colonisation, pourrait être une porte de solution face au fléau de la violence sexuelle dans les communautés, espère Émilie Monnet, qui assure la mise en scène et la direction artistique de l’œuvre.
Je pense que ça va être vraiment très joyeux, et très croustillant aussi. J’ai bien hâte, dit-elle.
L’une se consacre aux arts de la scène et au théâtre, l’autre aux arts visuels et au cinéma; les sœurs Émilie Monnet et Caroline Monnet (Bootlegger) ont toutes deux trouvé leur chemin dans le monde culturel, même si personne de leur famille n'avait emprunté cette voie professionnelle auparavant.
Alors qu’Émilie se consacre à Neecheemus, Caroline expose Motif d’appartenance au Centre d’exposition L’Imagier, à Aylmer, jusqu’au 5 février. Il s’agit d’une exposition amuse-gueule en vue des 50 ans de l’établissement, en 2024, moment où l'artiste proposera un corpus d'œuvres inédites.
L’enfance des deux sœurs, bercées entre les côtes de la Bretagne et les forêts de l’Outaouais, leur a insufflé des valeurs et des envies qui sont maintenant au cœur de leur pratique, comme le goût du beau et de la rencontre, transmis par leur père d’origine française et leur mère Anishinaabe.
On a baigné dans beaucoup d’art de partout à travers le monde. La musique, la littérature, le cinéma, énumère Émilie. Avoir envie de rendre notre environnement plus beau, et de trouver des façons de magnifier ou de stimuler notre curiosité, ça vient vraiment de nos parents.
Cette idée de créer un espace magique, ou un endroit pour recevoir, a toujours été très présente, ajoute Caroline.