N’est-ce pas le souhait de tous les parents, que leur enfant soit heureux à l'école?
TVA Nouvelles
Depuis quelque temps, on entend crier haut et fort qu’il y a de la discrimination dans les écoles primaires. Des parents s’insurgent contre le fait que leur marmaille soit refusée au PEI, qu’ils considèrent même comme étant leur école de quartier...
Depuis l’automne dernier, nos enfants vont à l’école Monseigneur-Robert, l'école dont il est question dans les médias. Nous étions conscients que la sélection de nos deux enfants était très incertaine. Mais pourquoi avons-nous choisi de changer d’école?
Il faut dire que notre fille aînée, qui s’est toujours passionnée pour l’école et tout ce qui est scolaire, social et sportif, s’ennuyait de plus en plus dans son école publique du quartier. En deuxième année, elle commençait déjà à se plaindre qu’on lui apprenait peu de choses à son école, qu’on se répétait, qu’on n’avançait pas vite...
Pourquoi? Nous avons commencé à interroger les enseignants. Pourquoi notre fille devait-elle réviser les 0 + 1 et les 2 + 0, alors que les calculs simples étaient depuis longtemps de l’acquis?
Parce qu’au Québec, on a décidé de mettre tout le monde dans le même panier. On estime qu'éviter la discrimination est prioritaire, peu importe les conséquences sur les élèves qui ont de la facilité. Mais n’est-ce pas discriminatoire, justement, d’infliger à nos élèves un tant soit peu doués – mais surtout intéressés, motivés et aux habiletés sociales développées – de subir les conséquences d'un groupe où des élèves apprennent moins rapidement, ont moins de curiosité ou sont moins collaboratifs?
N’est-il pas nuisible et dangereux d’enseigner à tous de la même manière, alors qu’il est prouvé que chaque enfant apprend à sa façon, suivant son propre rythme et selon ses propres aptitudes?
Voilà pourquoi nous avons fait le choix de changer d’école et de nous déplacer avec notre marmaille matin et soir dans une autre municipalité, pour que notre fille s’épanouisse. N’est-ce pas le souhait de tous les parents, que leur enfant soit heureux à l'école?
Il est vrai qu’il est difficile de séparer un frère de sa sœur et que cela peut être remis en question. Il peut être justifié, comme parent, de s’interroger sur ce que l’on valorise le plus pour ses enfants. Il est tout à fait légitime de choisir le programme régulier afin que les enfants fréquentent la même école. Mais il est risqué d’envoyer systématiquement la fratrie dans un programme particulier sans vérifier les aptitudes de chacun, et ce, oui, même à un si jeune âge. L’effet sur la confiance en soi pourrait être désastreux.
Imaginons la plus jeune sœur dont il est question dans les médias et qui a été refusée. Imaginons qu’on l’admette automatiquement dans le programme. Imaginons qu’ensuite elle peine à suivre le rythme. Car disons-le, la charge de travail est montagneuse au PEI. Et les élèves sont doués. Imaginons qu’elle accumule les échecs et qu'elle est déçue de voir qu'elle est moins performante que les autres. Les conséquences sur son amour propre seraient catastrophiques. Il faut d’abord s’assurer que l’enfant maîtrisera les bases scolaires prioritaires (lire, écrire, compter) avant d’ajouter des cours de musique, d'éducation physique et de langue. Certes, il serait plaisant que tous les enfants aient accès à ces programmes. Comme il serait plaisant que tous nos enfants apprennent facilement à l’école, aiment l’école et se comportent bien à l’école. De nombreux facteurs complexes doivent être analysés dans ce débat, dont notre système d’éducation actuel, les différents mécanismes d’apprentissage des enfants, leurs champs d'intérêt, leur capacité à interagir avec les autres, le partenariat avec les parents et le temps investi aux devoirs, le nombre restreint d’admissions, etc.