Myanmar : six ans de prison supplémentaires pour Aung San Suu Kyi
Radio-Canada
La junte birmane resserre son étau contre Aung San Suu Kyi : l'ex-dirigeante renversée par le coup d'État de février 2021 a été condamnée lundi à une peine de six ans de prison supplémentaires au cours d'un procès-fleuve, dénoncé comme politique par la communauté internationale.
La Prix Nobel de la paix, âgée de 77 ans, qui avait déjà été condamnée pour un total de 11 ans de détention, a été reconnue coupable de quatre accusations de corruption.
Apparue en bonne santé au tribunal militaire, selon une source proche du dossier, elle n'a pas fait de commentaire après la lecture du jugement.
Il s'agit d'un affront à la justice et à l'état de droit, a réagi un porte-parole du département d'État américain, appelant à la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi et de tous ceux injustement détenus, parmi lesquels des représentants démocratiquement élus.
Arrêtée lors du coup d'État militaire du 1er février 2021, Aung San Suu Kyi a été placée à l'isolement dans une prison de Naypyidaw fin juin.
C'est dans cet établissement pénitentiaire de la capitale que se poursuit son procès, qui a débuté il y a plus d'un an, à huis clos. Ses avocats ont aussi interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.
Elle est visée par une multitude d'infractions : violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption... Elle risque des décennies de prison.
Fin avril, la Prix Nobel a été condamnée à cinq ans de prison en vertu de la loi anticorruption, pour avoir perçu 600 000 $ et plus de 11 kilos d'or de pots-de-vin de l'ancien ministre responsable de la région de Rangoun.
Elle avait été jugée auparavant pour importation et possession illégale de talkies-walkies, violation des restrictions liées au coronavirus et incitation aux troubles publics.