Moscou va reconnaître l’indépendance des territoires séparatistes de l’Est ukrainien
Radio-Canada
Le président russe Vladimir Poutine va reconnaître dès aujourd’hui l’indépendance des républiques prorusses autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, situées dans la région du Donbass, dans l’Est de l’Ukraine, a fait savoir lundi le Kremlin. Une déclaration de M. Poutine à ce sujet est en cours.
Un décret en ce sens sera signé sous peu, a indiqué la présidence russe, en précisant que le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, médiateurs dans le conflit en ont été informés. Les deux dirigeants ont exprimé leur déception, selon le Kremlin.
Si elle se confirme, une reconnaissance de l'indépendance des deux républiques constituerait une violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et mettrait fin à tout espoir de raviver les accords de Minsk, signés en septembre 2014 dans le but d’apaiser les tensions dans le Donbass, mais qui n'ont jamais été mis en œuvre.
Plus tôt lundi, le président Poutine avait indiqué qu'il s'apprêtait à prendre une décision à ce sujet lors d'une réunion du Conseil de sécurité russe qui réunissait plusieurs ministres, les chefs de services de renseignement et les dirigeants des deux chambres du Parlement, et qui a été diffusée en différé à la télévision.
J'ai entendu vos opinions, la décision sera prise aujourd'hui, a dit M. Poutine, après que plusieurs des participants, dont le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le président de la Chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, eurent soutenu l’idée de reconnaître les deux républiques.
M. Poutine a toutefois précisé que les deux territoires ne seraient pas annexés ni intégrés au territoire russe, comme la Crimée, autre territoire ukrainien, l’a été en 2014.
Les leaders des républiques de Donetsk et de Louhansk, Denis Pouchiline et Léonid Passetchnik, ont formellement demandé lundi au président russe de reconnaître leur indépendance et de mettre en place une coopération en matière de défense.
M. Poutine a par ailleurs fait savoir lors de la réunion de son Conseil de sécurité que les accords de paix de Minsk n'ont aucune chance d'être mis en œuvre, accusant Kiev de les saboter. Nous avons bien compris qu'ils n'ont absolument aucune perspective, a-t-il dit.
Cette remarque faisait suite à une présentation de son chargé des négociations de paix en Ukraine, Dmitri Kozak, selon lequel le processus de négociation est au point mort depuis 2019 et que jamais les autorités ukrainiennes ne les mettront en œuvre.