Moscou va réduire « radicalement » ses activités militaires à Kiev et Tchernihiv
Radio-Canada
La Russie va réduire « radicalement » ses activités militaires dans les régions de Kiev et Tchernihiv pour favoriser le dialogue avec l'Ukraine, a annoncé mardi le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, au terme d'une nouvelle ronde de négociations de paix entre les deux pays. Aucune entente formelle n'a cependant été conclue.
Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique [...], il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tchernihiv, a-t-il expliqué depuis Istanbul, en Turquie, où les pourparlers ont eu lieu.
Les autorités russes fourniront davantage de précisions sur cette désescalade autour de la capitale ukrainienne et de Tchernihiv, au nord-est de la capitale, une fois que la délégation de négociateurs sera rentrée à Moscou, a encore dit M. Fomine.
Si l'annonce se vérifie sur le terrain, il s'agira d'une première véritable percée en vue d'un règlement pouvant mettre fin à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'attaque, lancée le 24 février, a fait des milliers de morts et de blessés, forcé 10 millions d'Ukrainiens à fuir leur foyer et causé des dégâts de plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a pour sa part fait état de discussions substantielles et a dit que les propositions claires de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être étudiées très prochainement et soumises au président russe Vladimir Poutine.
Les négociateurs ukrainiens ont confirmé avoir proposé que leur pays devienne neutre – ce qui impliquerait que l'Ukraine ne se joigne à aucune alliance militaire et n'accueille aucune armée étrangère sur son sol – à condition que le tout soit consigné dans un accord international dont seraient signataires plusieurs pays garants.
« Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité. Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue au chapitre 5 de l'OTAN et même de façon plus ferme. »
L'article 5 du Traité de Washington qui a fondé l'alliance militaire transatlantique prévoit qu'une attaque contre l'un des pays membres est une attaque contre tous. Autrement dit, les 30 pays signataires de l'accord doivent obligatoirement se porter à la défense d'un pays agressé.
Selon M. Arakhamia, les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Canada, la Pologne, la Turquie et Israël pourraient agir à titre de garants dans le cadre d'une telle entente. Ottawa et les autres pays cités n'ont pas encore commenté cette information.