Moscou lance un ultimatum aux derniers soldats de Marioupol
Radio-Canada
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu Moscou samedi que « l'élimination » des derniers soldats ukrainiens à Marioupol, ville portuaire assiégée par les forces russes, « mettra fin à toutes les négociations de paix ». La Russie a répliqué par un ultimatum de reddition, auquel n'avait pas immédiatement réagi Kiev.
Nous garantissons que les vies de ceux qui déposeront les armes seront épargnées, a déclaré dimanche le ministère russe de la Défense, par l'entremise de l'agence de presse russe Tass.
La Russie a demandé aux soldats restants piégés dans l'aciérie Azovstal de déposer les armes avant 6 h, heure de Moscou, prétextant une situation humanitaire catastrophique.
La veille, le président Zelensky avait affirmé que les deux parties se trouveraient dans une impasse sur le plan des négociations si les militaires ukrainiens en poste à Marioupol étaient éliminés.
En matière de bilan humain, Marioupol, cela peut être dix fois Borodianka, une petite ville ukrainienne près de Kiev détruite après avoir été pilonnée, qui a été le théâtre d'exactions présumées pendant son occupation par les soldats russes, a accusé M. Zelensky.
Plus il y aura de Borodianka, plus ce sera difficile de négocier, avait-il souligné. Pour être honnête, nous n'avons aucune confiance dans les négociations à propos de Marioupol.
Cette sortie du président faisait suite aux propos de Denis Pouchiline, le chef de la République autoproclamée de Donetsk (DPR) – dont l'indépendance a été reconnue par Moscou deux jours avant l'invasion russe en Ukraine –, qui a affirmé plus tôt que les combattants ukrainiens de Marioupol refusant de se rendre seraient « éliminés ».
Plus tôt cette semaine, Moscou avait affirmé que plus d'un millier de soldats ukrainiens à Marioupol s'étaient rendus, ce qui a été démenti par Kiev.
L'armée ukrainienne avait annoncé lundi se préparer à une ultime bataille dans cette ville portuaire stratégique du sud-est, pas encore complètement contrôlée par les Russes. Vendredi, elle avait dit se battre pour tenter de briser le siège de la ville, où les combats font rage autour du port et de l’usine de sidérurgie Ilitch.