Moscou instaure des peines de prison pour la diffusion d’« informations mensongères »
Radio-Canada
Les députés de la Douma ont adopté vendredi un amendement législatif qui prévoit de lourdes peines de prison et des amendes élevées pour toute personne qui publierait des informations jugées « mensongères » sur l’armée russe. Le tout accompagné d‘un appel du Kremlin exhortant les Russes à s’unir autour de Vladimir Poutine.
L’amendement adopté en troisième lecture par la Chambre basse du Parlement prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison pour la diffusion d’informations mensongères qui auraient des conséquences sérieuses pour les forces armées russes actuellement engagées dans une invasion en règle de l’Ukraine.
Un autre amendement adopté lui aussi vendredi punit quant à lui tout individu ou organisme qui appellera à l’imposition de sanctions contre la Russie.
La présidente la Chambre haute du Parlement, Valentina Matvienko, a justifié ces mesures en accusant l'Occident d'avoir lancé une guerre de l'information contre la Russie sans précédent par son ampleur et son agressivité.
Au même moment, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, déclarait dans un point de presse que l’heure est à l’union autour du président Vladimir Poutine.
Le gouvernement russe précise au passage que ces nouvelles dispositions s’appliquent à toute la population russe, y compris bien entendu les journalistes et professionnels de l’information.
La chaîne d’information britannique BBC a annoncé peu après qu’elle rappellera ses journalistes en poste en Russie en raison de possibles représailles des autorités russes à leur endroit.
« Nous continuerons nos efforts pour que BBC News soit accessible en Russie, et à travers le reste du monde. »
Au Kremlin, on se fait philosophe face à ce nouveau coup de fouet du régime contre la liberté de presse.