Montréal « à la veille » d’une décote?
Radio-Canada
Le candidat à la mairie de Montréal, Denis Coderre, a récemment déclaré sur nos ondes que la Ville de Montréal est « à la veille d'être décotée sur le plan du crédit ». Ce n’est pourtant pas ce que prévoient les principales agences de notation financière.
Les cotes de crédit d’une ville, tout comme les vôtres, ont un impact important sur les coûts d’emprunt. Si vous avez d’excellentes cotes, par exemple, vous obtiendrez probablement un taux d’intérêt hypothécaire inférieur à un voisin qui en a de moins bonnes.
Le 30 août, Standard & Poor’s maintenait sa cote de crédit pour Montréal à AA-, la même depuis 2015. L’agence lui accolait également une perspective stable, comme quoi il n’y a pas d’inquiétude dans un horizon de 12 à 18 mois quant à la capacité de la métropole de rembourser sa dette.
À la mi-juillet, DBRS Morningstar faisait la même analyse en reconduisant sa cote de A avec perspective stable, mais soutenait que le fardeau de la dette nette financée par la taxation est relativement élevé par rapport aux autres grandes municipalités canadiennes. À 3700 $ par habitant d’ici 2023, cette croissance de la charge de la dette pourrait restreindre l’amélioration de la cote de crédit.
Moody’s prévoit pour sa part que le fardeau de la dette nette atteindra un sommet en 2022, à 118 % des revenus opérationnels de la ville, puis déclinera par la suite. Nous serons encore loin du seuil critique de 130 % qui pourrait conduire l’agence à décoter Montréal, mais bien au-dessus du ratio de 103 % en 2017 – dernière année de Denis Coderre au pouvoir.
Dans son analyse financière de juin, Moody’s préservait ainsi sa cote de crédit à Aa2 stable. Il s’agit de sa troisième meilleure notation sur une échelle de 10.
Le vice-président principal Michael Yake estime également que la dette demeure abordable. Avec le faible niveau des taux d’intérêt, dit-il, même si le niveau d’endettement de Montréal augmente, les frais pour le financement de la dette sont encore bas.