Mon pâté de maisons
Métro
Depuis près de 100 ans, mon pâté de maisons du quartier Villeray de Montréal se compose de 39 habitations abritant environ 80 familles. Ce sont des duplex qui ont traversé le temps sans histoire, sauf pour un «shoebox» qui fut converti en quadruplex il y a une décennie.
Ces 80 foyers correspondaient probablement aux besoins en logements d’il y a cent ans. De nos jours, il en faudrait certainement des dizaines de plus pour répondre à la demande. La qualité de vie du quartier et les opportunités de la ville attirent beaucoup de monde.
Cette incapacité à ajouter des logements n’est pas technique: il est généralement possible d’ajouter un étage ou plus aux édifices existants ou de rebâtir plus haut. Elle provient plutôt de règlements votés par la Ville de Montréal et l’arrondissement visant à figer le style et la hauteur des bâtiments afin de protéger leur valeur patrimoniale. Ces règles ne sont pas uniques à Villeray. Longueuil empêche depuis 2020 de convertir ses bungalows en multilogements et Rosemont empêche depuis 2019 la conversion de ses «shoeboxes» en plex.
Ce genre de règlements privent nos villes de milliers de logis et ont des conséquences difficiles à exagérer. Le magazine The Economist mentionne qu’elles sont responsables d’une hausse de 25% du prix des maisons d’une région d’Angleterre. L’étalement urbain survient alors, on rase les forêts en banlieue, il en coûte des milliards en infrastructures et la navette des autos vers le centre-ville génère une quantité effarante de gaz à effet de serre.