Mission : sauver le petit blongios des roseaux envahissants à L’Île-des-Soeurs
Radio-Canada
Une équipe de Nature-Action Québec a entrepris de restaurer l'habitat d'un oiseau menacé d'extinction, le petit blongios, en extirpant les roseaux qui ont envahi un petit lac sur L'Île-des-Sœurs. Et ça marche!
Depuis 2019, Vincent Auclair et son équipe arrachent, à la main, quantité de roseaux (appelés phragmites), une espèce envahissante qui atteint environ cinq mètres de hauteur et qui s'approprie l'espace et les nutriments autrefois réservés à la quenouille indigène.
Avec ce projet mené sur les rives du lac des Battures, Nature-Action Québec se porte au secours du petit blongios, un oiseau rare des marais pour qui la quenouille est l'habitat principal. Le pari est qu'en restaurant cet espace vert marécageux, la quenouille y croîtra de nouveau et permettra au petit oiseau de s'y épanouir et de s'y reproduire.
C'est prometteur : les travaux en sont à leur troisième et dernière phase, et Vincent Auclair affirme que, depuis le commencement de ceux-ci, les membres de son équipe ont pu apercevoir le petit blongios.
Plus petit membre de la famille des hérons, l'oiseau mesure environ 30 centimètres de longueur, arbore un plumage vert et brun, et préfère nettement vivre dans les marais de quenouilles, où il niche et se nourrit de grenouilles, de petits poissons et d'insectes aquatiques.
En 2009, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a inscrit le petit blongios au rang des espèces menacées. Il l'est également en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Cela ne signifie pas qu'il soit en voie de disparition, mais il pourrait l'être si l'on n'intervenait pas pour protéger son habitat, selon le COSEPAC.
Les efforts de Nature-Action Québec pour protéger l'environnement du lac des Battures remontent à 2008, lorsque l'arrondissement de Verdun a mandaté l'organisme à but non lucratif pour maintenir, développer et superviser cet écosystème, tout en sensibilisant les visiteurs à cet environnement.
Au total, c'est le bien-être de quelque 200 espèces d'oiseaux qui est visé par ces travaux, qui ne consistent pas uniquement à arracher des roseaux.
Depuis une semaine, nous plantons des plantes aussi, affirme Catherine de Varennes de Nature-Action Québec. Travailler dehors est plaisant, dit-elle. Sauf que c'est fatigant par moments, et c'est long... Mais c'est pour une bonne cause!