
Mises à pied et fermetures: la relance de Bentley ne se fera pas sans heurts
Le Journal de Montréal
L’opération de relance des boutiques Bentley & Co par le propriétaire des Magasins Hart, de Montréal, ne se fera pas sans entraîner au passage la fermeture de dizaines de boutiques, la mise à pied de quelque 200 travailleurs et la perte de millions de dollars pour ses créanciers.
«Il n’y a pas de doute, ce sont des moments difficiles. Cela dit, malgré notre tristesse de devoir en arriver là, la vente était probablement la meilleure solution pour sauver l’entreprise et la majorité de ses emplois, a confié au Journal son PDG des six dernières années, aujourd’hui sans emploi, Walter Lamothe.
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Criblée de dettes, affaiblie par une série d’attaques informatiques et délaissée par HUK 89 Limited (filiale de Hilco), son actionnaire principal, Bentley avait entrepris en juin de vendre ses activités tout en se plaçant sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité.
Après avoir sollicité 22 acheteurs potentiels, seul le riche homme d’affaires montréalais Paul Nassar, propriétaire entre autres des Magasins Hart, Méga Meubles, Maison en gros et Korvette, s’est montré intéressé par l’idée de reprendre l’entreprise de 700 employés avec l’intention de la maintenir en vie, explique le syndic au dossier, Dominic Deslandes.
Le montant de la transaction et les détails du plan de sauvetage demeurent par contre un mystère. L’acquéreur Paul Nassar (Marimac) de même que Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), impliqué dans le dossier, n’ont pas donné suite à nos demandes de renseignements.
On s’attend toutefois à ce qu'entre 30 et 40 de ses 140 magasins soient fermés au cours des prochaines semaines et à ce que les employés des magasins en question se retrouvent au chômage, tout comme d'ailleurs la soixantaine de travailleurs de son siège social, situé à Montréal.
Le même sort a été réservé à 35 employés du siège social des Magasins Korvette, à Trois-Rivières, dont Paul Nassar a aussi pris le contrôle au cours des dernières semaines. À La Presse, la semaine dernière, ce dernier avait expliqué vouloir regrouper la gestion de ses différentes chaînes au sein d’un seul et même siège social.