Mine Raglan: Glencore a agi de façon «antisyndicale», tranche une juge
Le Journal de Montréal
Glencore a entravé les actions du syndicat représentant les 630 travailleurs de sa mine Raglan, au Nunavik, qui sont en grève depuis plus de trois semaines, vient de conclure une juge.
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En mars 2021, le géant britanno-suisse a surpris le syndicat en annonçant la fermeture du service de sûreté de la mine de nickel, qui employait six salariés à temps plein. Quelques semaines plus tôt, les syndiqués avaient rejeté à l’unanimité une offre patronale pour le renouvellement de leur convention collective.
L’employeur a soutenu qu’une «analyse des risques» l’avait amené à décider que le service de sûreté «n’était plus nécessaire au bon fonctionnement» de la mine.
Or, dans un document interne de Glencore déposé devant le Tribunal administratif du travail à la demande du Syndicat des Métallos, on peut lire que la fermeture du service de sûreté enverrait «un message clair de la compagnie» au syndicat.
«Si des préoccupations d’affaires légitimes ont certes pu jouer dans la décision d’abolir le service, il demeure, selon la preuve prépondérante, que l’exercice était également mu par une motivation antisyndicale destinée à mater de manière fatale les visées syndicales», a tranché la juge Johanne Despatis.
Code du travail
La magistrate a donc statué que Glencore a contrevenu à trois articles du Code du travail en «entravant les activités du syndicat» et en «manquant à son obligation de négocier avec diligence et bonne foi».
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.