Mieux encadrer l’accès aux jeux vidéo pour les jeunes
TVA Nouvelles
Alors que les restrictions sanitaires ravivent la crainte des dérives autoritaires dans le monde occidental, la Chine a récemment annoncé qu’elle limitera les jeux vidéo à trois heures par semaine pour les jeunes. Ce coup d’éclat contre ce qu’elle qualifie « d’opium spirituel qui menace de détruire une génération » n’a laissé personne indifférent. Et pour cause.
D’emblée, ce geste fort soulève des questionnements fondamentaux quant au rôle de l’État et au sacro-saint concept de liberté. Généralement, nos sociétés se targuent d’être les porte-étendards par excellence de cette dernière. Elles regardent de haut les régimes qui infantilisent leur population. Malgré ce parti pris, des lignes de faille profondes divisent néanmoins nos nations à ces égards. La COVID-19 les a d’ailleurs rendues évidentes.
Ainsi, sans surprise, les tenants de la liberté à tout prix ont critiqué vertement cette loi chinoise, tandis que ceux qui rêvent d’un gouvernement-nounou ont applaudi cette initiative musclée.
La majorité, qui balance entre les deux pôles, s’est quant à elle avouée passablement déstabilisée par cette nouvelle.
Des réflexions s’imposent.
Comment expliquer que nos États, pourtant habitués de protéger les enfants face à une panoplie d’enjeux, ne posent pratiquement aucun geste pour contrer le mal évident et documenté qu’infligent les abus d’écrans à nos jeunes ?
Le libre arbitre individuel peut-il vraiment faire le poids face aux produits hautement addictifs développés par des industries qui carburent à la dopamine et ne se soucient que de maximiser leurs profits ?
Plusieurs concluent qu’il relève du devoir de l’État de s’interposer. Non pas pour brimer la liberté des citoyens, mais plutôt pour encadrer celle des compagnies de jeux vidéo et de médias sociaux qui opèrent impunément.
Autrement dit, il apparaît clair que nos gouvernements doivent faire contrepoids aux puissantes entreprises qui se livrent une lutte sans merci pour l’attention de nos enfants, et ce, au détriment de leur santé mentale et physique.