
Mieux cibler les patients éligibles aux traitements contre la COVID-19
Radio-Canada
Plusieurs personnes ignorent qu’elles sont admissibles au Paxlovid ou aux autres traitements contre la COVID-19. Bien que les quantités destinées au Québec soient limitées, des experts veulent éviter qu’ils restent inutilisés sur les tablettes du réseau de la Santé, en raison d’un manque d’information.
Tandis que certains craignent le manque de médicaments ou de traitements, moi je suis aussi beaucoup préoccupé par le fait qu’on ne capte pas bien les patients éligibles à ces traitements-là […] Il y a des problèmes de logistique, explique le Dr Jeannot Dumaresq, médecin microbiologiste-infectiologue.
Destinés aux patients à risque de développer des complications, ces traitements ne s’adressent pas seulement aux gens très malades. Les patients éligibles sont notamment ceux qui ont une atteinte de leur système immunitaire. C’est quand même une catégorie de gens relativement vaste. Je pense qu’il y a beaucoup de patients qui pourraient en bénéficier, mais ils ne le savent pas, poursuit le Dr Dumaresq.
Plusieurs d’entre eux sont en mesure de vivre une vie relativement normale malgré leurs problèmes de santé et n’ont pas tous besoin d’un suivi très régulier avec leur médecin.
Bien sûr que ça inclut des gens avec un cancer sous chimiothérapie ou qui ont subi une greffe d’organe, mais aussi ceux qui ont des traitements qui jouent sur le système immunitaire pour contrôler une maladie chronique comme l’arthrite par exemple, et ce, qu'ils aient été vaccinés ou non. Certaines personnes non vaccinées pourraient également bénéficier d'un traitement, comme ceux qui souffrent d’une obésité importante, qui ont recours à l’hémodialyse, qui ont des problèmes au cœur, aux poumons, aux reins ou au foie, par exemple .
Des personnes âgées, diabétiques, ou souffrant d’hypertension pourraient également faire partie de la liste.
Advenant un test positif de COVID-19, ces patients ne penseront pas nécessairement à aviser leur médecin. Même s’ils sont testés en centre de dépistage, la direction régionale de la santé publique sera avisée du résultat, mais pas nécessairement leur médecin traitant.
Le personnel sur place doit leur demander de le contacter eux-mêmes. Mais le temps presse. Le Paxlovid ou les traitements d’anticorps neutralisants doivent être administrés rapidement, dans un délai d’environ cinq jours.
La problématique est connue : de nombreux patients peinent à joindre leur médecin de famille rapidement. Si le patient n’est pas capable de le contacter à l’intérieur de ces délais-là, il ne pourra pas avoir le traitement […] Je pense qu’il faut essayer d’utiliser toutes les ressources possibles. Certains pharmaciens se montrent aussi très ouverts à essayer de joindre une équipe traitante si le patient lui-même ne le peut pas, ajoute le Dr Dumaresq.