Mexique : nouvelle manifestation de l’opposition contre une réforme électorale
Radio-Canada
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche à Mexico contre une réforme électorale approuvée par le pouvoir qui menace, selon l'opposition, l'Institut national électoral (INE) en charge d'organiser le prochain scrutin présidentiel prévu mi-2024.
Les manifestants vêtus de blanc et de rose (les couleurs de l'INE) se sont rassemblés sur la place centrale du Zocalo, la plus grande du Mexique, sous le slogan On ne touche pas à mon vote, a constaté un journaliste de l'AFP.
Définitivement approuvée mercredi, la réforme électorale réduit le budget et les emplois à l'INE que le président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador, accuse d'avoir couvert des fraudes dans le passé et de coûter cher aux finances publiques.
Des éléments-clés [...] du système électoral mexicain qui a permis la rénovation pacifique et périodique des pouvoirs à travers le vote libre et secret peuvent courir le risque de se voir affectés, selon l'INE.
L'INE et les partis de l'opposition ont annoncé un recours contre la réforme devant les juges de la Cour suprême.
Nous leur faisons confiance [...] pour préserver la vie démocratique du pays, a déclaré un orateur, José Ramon Cossio Diaz, lui-même ex-magistrat à la Cour suprême. Il accuse l'actuel président de vouloir s'approprier le système électoral.
La réforme est un pas en arrière pour la démocratie, a déclaré à l'AFP Alejandro Rodriguez, un avocat de 61 ans, venu aussi protester contre le président de gauche. Sa politique porte préjudice aux Mexicains, estime-t-il.
Adepte du clivage politique, M. Lopez Obrador a qualifié ses adversaires de corrompus qui veulent revenir au pouvoir.
Il a estimé que les manifestants défendaient également l'ex-secrétaire (ministre) de la Sécurité, Genaro García Luna, qui vient d'être reconnu coupable de trafic de drogue par un tribunal aux États-Unis. Genaro Garcia Luna avait été ministre sous le président de droite Felipe Calderon (2006-2012).