Mexique: la mort de Debanhi, 18 ans, révélateur de la colère face aux féminicides
TVA Nouvelles
La mort - encore inexpliquée - de la jeune Debanhi Escobar, 18 ans, réveille au Mexique des colères profondes envers les autorités accusées de négligences dans les enquêtes sur les assassinats et les disparitions de milliers de femmes chaque année.
• À lire aussi: Féminicides: une aide financière pour 11 corps de police
• À lire aussi: Une nouvelle vague de féminicides en raison du déconfinement?
C'est assez exceptionnel dans un pays qui compte près de 100 000 disparus au total: les médias s'intéressent depuis une semaine non-stop à l'affaire de l'étudiante qui avait disparu dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 avril à la périphérie de Monterrey, la capitale industrielle du Nord.
Son corps a été retrouvé le vendredi 21 avril au fond d'une citerne jouxtant un motel au bord de la route qui va jusqu'à Nuevo Laredo à la frontière avec les États-Unis.
Virale, sa dernière photo - seule dans la nuit au bord de la route, silhouette élancée et cheveux longs défaits au vent, bras croisés, sac à main en bandoulière, top blanc, longue jupe beige, chaussures Converse - est devenue l'emblème des manifestations féministes après sa mort.
«Debanhi je te prête ma voix», «nous demandons justice» ont crié dimanche dernier des femmes à Mexico, après des manifestations dès vendredi à Monterrey.
L'intérêt pour l'histoire de Debanhi a même dépassé les frontières du pays, du Pérou aux États-Unis. «Une femme disparaît au Mexique. Une parmi plusieurs milliers», résumait jeudi le New York Times en Une ajoutant: «l'affaire ravive la colère envers l'inaction des autorités».
Avant même la découverte du corps de sa fille, le père a joué la carte des médias pour dénoncer les ratés dans la phase initiale des recherches et de l'enquête.