Mexique: la «presidenta» face au défi des États-Unis et des marchés
TVA Nouvelles
La première femme élue présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, dont l'écrasante victoire dimanche pourrait être officialisée ce week-end, est confrontée à deux défis de taille: la relation avec les États-Unis et la pression des marchés.
La candidate de la gauche au pouvoir, élue avec près de 60% des voix selon les résultats partiels, attend les élections de novembre aux États-Unis pour savoir avec qui elle va gérer une relation bilatérale d'une intensité sans pareille (commerce, drogue, migration).
«Elle a deux plans: l'un avec [le président démocrate sortant] Joe Biden, l'autre avec [le républicain] Donald Trump», affirmait peu avant l'élection un poids lourd de son équipe, l'ex-ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard.
L'ex-maire de Mexico, qui maîtrise bien l'anglais, pourrait être «une rude opposante» dans ses négociations avec Washington, avance Duncan Wood, un expert du centre de réflexion Mexico Institute aux États-Unis.
La relation pourrait être d'autant plus tendue en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche. «Je crois qu'il pense qu'il peut la pousser dans ses retranchements et elle devra avoir la colonne vertébrale solide pour éviter cela», d'après Pamela Starr, professeure à l'Université de Californie du Sud.
«Trump est énigmatique», tempère l'expert Duncan Wood. «Il avait réussi à forger une relation très positive avec AMLO (initiales et surnom du président sortant Andres Manuel Lopez Obrador), malgré leurs énormes différences».
Claudia Sheinbaum a plaidé pendant sa campagne pour «une relation d'amitié, de respect mutuel et d'égalité» avec les États-Unis, et s'est engagée à défendre «les Mexicains qui se trouvent de l'autre côté de la frontière».
Mme Sheinbaum, héritière politique d'AMLO, «va continuer à utiliser la migration comme un objet de marchandage», d'après M. Wood.
Le discours de la nouvelle présidente «suggère qu'elle pourrait défendre des politiques migratoires plus humaines», selon Maria Fernanda Bozmoski, directrice adjointe du Atlantic Council's Adrienne Arsht Latin America Center, un centre de réflexion établi aux États-Unis.