
Meurtre de sa fille: la mère non responsable criminellement
TVA Nouvelles
La Montréalaise qui a tué sa fille à la suite de délires développés à cause de la pandémie sera détenue à l’hôpital jusqu’à ce qu’elle ne soit plus dangereuse, a ordonné une juge en rappelant les dommages causés à son autre enfant qui a survécu.
«[La petite] avait 5 ans. Elle pleure encore la mort de sa sœur, elle fait encore des cauchemars», a affirmé la juge Myriam Lachance, ce vendredi au palais de justice de Montréal.
La magistrate s’exprimait dans le dossier d’une femme de 35 ans qui avait tué sa fille de 11 ans en avril 2020. L’accusée, que l’on ne peut nommer afin de protéger l’identité de sa fille qui a survécu, souffrait alors de délires psychotiques.
C’est qu’avant même la première vague, elle s’était convaincue qu’une vedette de la télévision était tombée amoureux d’elle. Et quand la COVID-19 a frappé, la femme s’est mise à développer des théories délirantes dans sa tête. Le confinement lui a laissé le temps de faire des recherches sur internet, au point de croire que des oiseaux cherchaient à la contrôler et qu’une de ses filles avait des caméras dans la gorge.
«Il y avait des complots, tout ça tournait dans sa tête, il ne faut pas chercher un sens à tout cela», avait expliqué le Dr Gilles Chamberland en excluant toute simulation de la part de l’accusée.
Le tout a culminé quand, un jour, elle s’est rendue chez son ex-conjoint qu’elle craignait, en raison de harcèlement et de menaces selon un rapport psychiatrique. Alors que les fillettes jouaient, elle les a poignardées en croyant les protéger en raison de sa paranoïa et de ses délires de persécution.
«Elle a agi directement à cause des troubles psychiatres, a expliqué la juge. Son état la privait de son jugement et altérait la réalité. Elle n’avait plus la capacité de faire un choix rationnel.»
Mais même si l’accusée n’était pas dans un état normal, le crime a eu d’importantes répercussions, a rappelé la juge.
«Pour le père [des enfants], la colère, la peine, et la douleur l’habitent encore, et c’est compréhensible», a-t-elle dit.