Meurtre d’un ado à Montréal: «Ça n’a pas de sens», dit Valérie Plante
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La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a adressé solennellement son soutien à la famille de Thomas Trudel, 16 ans, tué par balle dans le quartier Villeray dimanche soir. Elle appelle le gouvernement fédéral à s’impliquer davantage dans le dossier de la lutte aux armes à feu et promet de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que le coupable soit identifié.
Accompagnés d’élus locaux, la mairesse et le directeur du Service de police de la Ville de Montréal, Sylvain Caron, ont déposé des fleurs sur les lieux du drame mardi soir. Visiblement émue, Mme Plante a présenté ses condoléances à la famille Trudel. «On va faire tout notre possible pour retrouver le coupable, on va y travailler jour et nuit», a-t-elle dit.
Pour endiguer le fléau des incidents par armes à feu, la mairesse en appelle à l’effort collectif des paliers politiques. La réussite d’une telle mission «passera aussi par l’implication de tous les paliers gouvernementaux», explique-t-elle. En premier lieu, c’est Ottawa qui est ciblé, «c’est le fédéral qui a le gros bout du bâton, mais on attendra pas après eux».
«Pourquoi on est rendu, en 2021, que des jeunes puissent se procurer des armes à feu? Le phénomène est particulier, car on saisit des armes, mais il en reste toujours. C’est à la source qu’il faut travailler», soutient Sylvain Caron qui décrit cet événement comme l’événement de trop. Le directeur précise que le SPVM a saisi 567 armes sur le territoire depuis le début de l’année. «Si, à chaque fois qu’on en retire une , il y en a 10 qui rentrent, à un moment donné […] c’est frustrant», explique la mairesse. Même si elle se dit frustrée, elle ne se décourage pas pour autant et affirme que Montréal «ne lâchera pas».
De nombreux efforts ont été déployés par Québec et Montréal contre la prolifération des armes selon la mairesse qui mentionne le projet Centaure. Montréal, elle, s’est dotée le printemps d’une brigade (ELTA) dédiée à ce phénomène.
Le directeur du SPVM, Sylvain Caron, a refusé de donner des détails sur les éléments de l’enquête pour ne pas interférer dans la réussite de celle-ci et afin de «laisser les enquêteurs travailler». Pour le corps policier, il n’est pas question de faire d’amalgame. «On ne s’attaque pas aux origines, mais à la lutte aux armes à feu», explique le chef Caron. La police s’intéresse notamment aux caméras de surveillance urbaine en fonction dans le quartier.
Un fort sentiment d’empathie à l’égard de la famille se développe dans le quartier. Les habitants s’identifient facilement à l’histoire de cet adolescent sans histoire. «Quelqu’un de 16 ans, ça vient me chercher. Mon fils va régulièrement au parc voisin, il n’y a pas de danger normalement à 21h dehors. Mon fils faisait aussi ce trajet régulièrement», explique Véronique Bovard, une résidente venue se recueillir à l’endroit où ont été déposés des fleurs et de multiples mots de soutien à l’intention de la famille.