Metro se distancie de Facebook
Le Journal de Montréal
Le géant québécois Metro, qui possède Super C, Première Moisson, Adonis, Brunet et Jean Coutu, entend réduire ses dépenses publicitaires sur Facebook au profit des médias d’ici parce que sa maison-mère Meta ne respecte pas la loi C-18.
«Dans le contexte actuel, nous réduisons nos investissements dans Meta au profit des médias d’ici», a confirmé au Journal Marie-Claude Bacon, vice-présidente des affaires publiques de Metro, lundi.
«Metro soutient depuis plusieurs années déjà les médias d’ici avec la très grande majorité de nos investissements sur des médias locaux», a poursuivi l’épicerie.
Ces derniers jours, après une sortie de Québecor et de Cogeco, Ottawa et Québec ont suspendu leurs dépenses publicitaires sur Facebook pour protester contre la décision de sa maison-mère Meta, qui refuse de partager ses revenus avec nos médias. Vendredi dernier, Bell Media avait aussi emboîté le pas.
«Montant négligeable»
Or, d’après des analystes de la Banque CIBC, la somme annuelle de 10 millions de dollars de publicités achetées par Ottawa sur la plate-forme Meta représente «un montant négligeable pour Meta, qui a généré 116,6 milliards de dollars de revenus totaux en 2022 ».
«Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, estime que les organes de presse canadiens pourraient également rapporter 200 millions de dollars canadiens grâce au projet de loi C-18», note cependant l’analyse de la banque torontoise.
Par ailleurs, lundi, la Banque Nationale et Desjardins ont indiqué être toujours en réflexion en ce qui concerne l’achat publicitaire sur Facebook en réaction à l’appel au boycottage lancé par le PDG de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc
Reitmans, Walmart, Ubisoft, Bombardier, BRP... ont pour leur part refusé de commenter l’affaire. Sollio avait affirmé «ne pas avoir pris de position définitive».
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Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.