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Message aux démocrates : « It’s the economy, stupid! »
Radio-Canada
WASHINGTON – Aujourd’hui, alors que la récession montre le bout de son nez comme c’était le cas il y a 30 ans, ce sont les républicains qui utilisent la même stratégie pour faire mal aux démocrates dont la remontée dans les sondages semble s’être essoufflée dans cette dernière ligne droite avant les élections du 8 novembre.
Ce printemps, la suprématie des républicains dans les intentions de vote était presque gênante pour les démocrates. Et puis est arrivée la décision de la Cour suprême sur l’accès à l’avortement, vue comme une victoire retentissante pour le parti de Trump. Mais bien vite, les appuis se sont déplacés vers celui du président Joe Biden qui a trouvé là un enjeu sur lequel bâtir une digue de résistance contre le tsunami républicain.
Les sondages étaient encourageants pour les démocrates avec une remontée qui semblait galvaniser les espoirs de garder le contrôle du Congrès. Mais, les démocrates étant ce qu’ils sont, toujours hésitants à aller pour la jugulaire, comme le font naturellement les républicains en campagne, les espoirs s’étiolent depuis quelques semaines.
Avec un enjeu trop encombrant (l’avortement) pour laisser de la place à la promotion des nombreux acquis et réalisations législatives du Congrès, malgré une opposition systématique partisane des républicains, les bleus se sont fait dépasser sur leur droite.
La Bidenflation, un terme qui démontre le peu d'originalité créative du Great Old Party (GOP) a été mis de l’avant par les rouges. Parce que la question que se posent toujours les électeurs au moment de remplir leur bulletin de vote demeure presque toujours la même : mon sort s’est-il amélioré depuis la dernière élection ou a-t-il empiré?
Le prix de l’essence, les taux d’intérêt en hausse, le coût de l’alimentation et de matériaux qui explose... Rien pour rassurer les troupes démocrates qui font face à l’électorat même si, bien honnêtement, les républicains n’auraient probablement pas mieux fait. D’ailleurs, leur absence de solutions concrètes aux problèmes économiques actuels en dit long sur leur opportunisme politique. Mais, c’est de bonne guerre, cela fait partie de la joute politique.
L'électeur démocrate est une drôle de « bibitte ». Quand il obtient l’élu qu’il a voulu, il entre alors dans une léthargie avec le sentiment du devoir accompli. Mais dans un contexte d’ultra-partisanerie et parfois de luttes intestines dans le camp démocrate, un Congrès bleu peut avoir de la difficulté à accomplir ses promesses. Et c'est ce qui fait sourciller la « bibitte » démocrate au point où elle risque de ne pas se déplacer pour aller voter à nouveau. Laissant toute la place aux partisans républicains, crinqués et impatients de chasser du pouvoir les méchants démocrates.
Car une fois encore, le cliché reste le même, ce sera la mobilisation des troupes qui fera la différence. Après des élections de mi-mandat de 2018 et une présidentielle de 2020 qui ont atteint des records de participation, celles du 8 novembre pourraient surprendre. Dans un camp comme dans l’autre.
Pourtant, depuis son arrivée au pouvoir, combien de fois Biden a-t-il sauvé l’économie à coups de méga-milliards? Les républicains préfèrent ne pas en parler et montrer du doigt les prix à la pompe et les bobos à la Bourse (même si la Bourse n’est pas l’économie, mais chut…).